Réunis autour de la musique, sept jeunes aux horizons différents chantent et jouent pour exprimer leurs peines, leurs espoirs, leurs amours et leurs amitiés, pour se raconter sans censure et en toute intimité. Seule adulte au centre de ce groupe hétéroclite, Huguette (Geneviève Goupil) les écoute, les encourage et les soutient avec l’indulgence et l’ouverture d’une mère. Dans une toute première production, Squelettes arts vivants célèbre l’adolescence dans ce qu’elle a de plus tendre et de plus vrai.
Écrite par un petit groupe d’artistes de la relève en collaboration avec des jeunes âgés de 13 à 16 ans, Vacarmes : le concert théâtral première production de Squelettes arts vivants, est une immersion au coeur des tourments et des espoirs d’adolescents. Portée par des thèmes chers à cet âge, la pièce musicale laisse la parole aux jeunes avec toute la fougue qui les habite. Depuis le nouveau, le mystérieux (Nicolas Dupuis) qui, dans une joute sans virgule, laisse entendre sa déception devant des parents absents et démissionnaires jusqu’à cette partie de ballon chasseur propice à la découverte d’un amour naissant entre Cindy (Aline Winant) et Audrey (Maya Hegetschweiler) en passant par Simon (Étienne Laforge), constamment soulevé par un nouveau coup de coeur, la pièce est jouée avec sincérité et aplomb par des comédiens aussi enthousiastes que talentueux. En tête, Étienne Laforge, en adolescent tendre, crève la scène avec un personnage attachant, pétillant, porté par un humour et une légèreté qui équilibrent l’ensemble. De même que Maya Hegetschweiler qui, en plus d’incarner une adolescente sûre d’elle, chante divinement bien. Gaël (Émilie Versailles), timide, se dévoile à la fin de la pièce dans un numéro de chant tout aussi émouvant.
Mais encore…
La pièce est, comme son titre l’indique, soutenue par le chant et la musique, qui servent de véritables supports à l’ensemble. Tous les personnages poussent la note tout en jouant en direct sur scène de différents instruments — guitare, basse, batterie, piano — comme un prolongement d’eux-mêmes. Et c’est ce qui fait la force de l’ensemble, cette extension de leurs émotions qui passent par la mélodie. Sans elle, sans cet élément qui leur permet d’occuper l’espace, le texte et les différents tableaux relèvent du déjà-vu, de ces thèmes mille fois entendus et lus, de ces personnages typés qui composent le microcosme de l’adolescence. Un univers tout à fait vraisemblable, qui manque toutefois d’audace.
La mise en scène d’Héloïse Desrochers permet de garder le cap et l’attention sur l’histoire. Danse, chant et chorégraphie se déploient dans un décor feutré. Un mur tapissé de vinyles et de pochettes de disques, le tout éclairé de quelques petites lampes, crée une ambiance en phase avec la musique et l’intimité des sujets auxquels nous convient les protagonistes. Enfin, le texte, scandé et chanté en franglais, très ancré dans son époque, s’inscrit dans un réel identifiable et fait écho à cette période éphémère qu’est l’adolescence. Malheureusement, cette langue contribue à réduire la portée du théâtre adolescent, qui reste ici coincé dans des thèmes et une écriture qui tendent à le cloisonner.
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