vdek : “Des distorsions de concurrence subsistent” – assurance maladie

Messager de l’assurance : Par le passé, dans un communiqué commun, vous avez pointé du doigt une mauvaise gestion importante au sein du Morbi-RSA, qui a entraîné une redistribution massive de l’argent, notamment en faveur de l’AOKn et au détriment des fonds de remplacement. Quels ont été les principaux facteurs qui ont conduit à ce problème de redistribution ?

Ulrike Elsner : En effet, après l’entrée en vigueur de la réforme Morbi-RSA en 2009, d’importantes distorsions de concurrence se sont produites au sein de l’assurance maladie obligatoire (GKV). Depuis, les caisses locales d’assurance maladie (AOK) connaissent une forte surcouverture de leurs dépenses et les caisses de remplacement connaissent une sous-couverture importante, qui n’a cessé de croître des deux côtés au fil des années. La couverture excédentaire de l’AOK a atteint son maximum en 2017 à 102,0 pour cent, tandis que les fonds de remplacement ont connu un déficit de 98,8 pour cent de leurs dépenses en matière de prestations. Cela signifie que lors du règlement final du RSA en 2017, l’AOK a reçu de la caisse d’assurance maladie 1,347 milliard d’euros de plus que ce dont elle avait besoin pour couvrir ses dépenses en matière de prestations, et que les caisses de remplacement ont reçu 931 millions d’euros trop peu. Les caisses d’assurance maladie des entreprises et des corporations ont connu une situation similaire, de sorte qu’une alliance des compagnies d’assurance vdek, BKK et IKK a été créée pour réformer le Morbi-RSA.

Les distorsions étaient si évidentes que le législateur a de nouveau réformé le Morbi-RSA en 2020 avec la « Loi pour une concurrence équitable en matière d’assurance maladie dans l’assurance maladie légale » (GKV-FKG). Du point de vue des caisses de remplacement, les facteurs les plus importants étaient la introduction d’un volet régional, d’une mutualisation des risques et suppression des majorations pour les pensionnés d’invalidité.

Les différences régionales en matière de coûts et de structures de soins n’étaient pas suffisamment prises en compte dans l’ancien Morbi-RSA et conduisaient à des distorsions de concurrence entre les caisses d’assurance maladie. Le législateur a suivi à juste titre les avis des rapports scientifiques et des fonds de substitution selon lesquels l’introduction d’une composante régionale dans le RSA est nécessaire pour compenser les distorsions régionales. La composante régionale équilibre désormais la charge financière entre les caisses d’assurance maladie, qui est due aux besoins d’assurance différents selon les régions.

Un autre élément important pour un RSA plus juste et plus équitable était l’introduction d’un pool à haut risque, qui allège la charge des caisses d’assurance maladie avec des assurés ayant des dépenses de service très élevées (par exemple grâce à de nouveaux traitements médicamenteux très coûteux) au-delà d’un certain seuil. Résultat : les caisses d’assurance maladie reçoivent désormais des allocations pour des maladies extrêmement coûteuses, dont les coûts étaient loin d’être couverts par le Morbi-RSA. En raison du caractère prospectif du Morbi-RSA, les frais des assurés atteints de maladies aiguës nécessitant un traitement court mais très coûteux et des assurés décédés au cours de l’année concernée et ayant des frais de traitement élevés peu avant leur décès n’étaient pas couverts de manière adéquate.

Les compléments pour pensionnés d’invalidité, relique de « l’ancien RSA », ont également été supprimés dans le cadre de la réforme du Morbi-RSA, éliminant ainsi les problèmes de redistribution. La suppression de la pension d’invalidité comme élément de risque dans le Morbi-RSA était justifiée par le fait que des groupes de personnes tels que les retraités, les chômeurs et les indépendants n’ont pas droit à ce type de pension. En conséquence, les caisses d’assurance maladie ont reçu moins de dotations pour ces assurés ayant le même âge et la même complexité de problèmes de santé. La suppression conduit donc à l’égalité de traitement et élimine en même temps les distorsions de concurrence entre les caisses d’assurance maladie.

La réforme de l’ajustement de la structure des risques (RSA) est entrée en vigueur en avril 2020. Depuis, constatez-vous un changement dans la répartition des fonds entre les types de fonds – notamment dans une optique de répartition plus équitable ?

La réforme du Morbi-RSA à travers la « Loi sur la concurrence équitable des fonds » (GKV-FKG) garantit une répartition plus équitable et réduit les excédents et les déficits concurrentiels entre les types de fonds. En 2021 et 2022, le fort sous-couverture des caisses d’assurance maladie d’entreprise, des caisses maladie des corporations et des caisses maladie de substitution a diminué, tandis que dans le même temps, le taux de surcouverture très élevé des caisses maladie locales a diminué. Toutefois, la période écoulée depuis l’introduction de la réforme est très courte et l’on observe des fluctuations dans l’évolution de la différence de couverture entre les types de fonds au cours des deux années. Le Morbi-RSA est un système d’apprentissage. Il reste à voir comment les effets du Morbi-RSA évolueront à long terme et dans quels domaines le législateur devra peut-être prendre de nouvelles contre-mesures.

Voyez-vous toujours des risques de répartition inégale des fonds ou de désavantage financier pour certains types de fonds qui n’ont peut-être pas été pleinement pris en compte par la réforme ?

D’une manière générale, le Morbi-RSA fait l’objet d’un développement constant. Le processus de classification du Morbi-RSA est adapté chaque année et le Conseil scientifique de l’Office fédéral de la sécurité sociale examine et évalue les possibilités de développement ultérieur du Morbi-RSA. Par ailleurs, des réformes sont actuellement mises en œuvre dont il faudra attendre les effets dès le bilan annuel 2023, qui interviendra à l’automne 2024.

Quelles recommandations l’Association des caisses d’assurance de substitution ferait-elle au législateur pour de futures réformes du RSA afin de résoudre le déséquilibre financier entre les caisses d’assurance maladie ?

En mai 2024, l’Office fédéral des assurances sociales (BAS) a publié trois rapports sur le Morbi-RSA. Dans deux rapports, le Conseil scientifique du BAS met en œuvre les mandats du législateur pour examiner les effets individuels de la réforme Morbi-RSA, d’une part l’introduction de caractéristiques régionales et d’autre part l’exclusion des groupes à risque dans la compensation des structures de risque. . Dans le troisième rapport, la BAS a analysé le lien entre les dépenses de service des années précédentes et 2019 comme un éventuel aspect du développement du Morbi-RSA. Ces rapports spéciaux précèdent une évaluation globale de la réforme Morbi-RSA, attendue pour 2025. Il n’est pas opportun de formuler des recommandations pour de nouvelles réformes du RSA maintenant avant que la réforme Morbi-RSA et ses effets n’aient été pleinement examinés. Il convient plutôt d’attendre d’abord l’effet des différents éléments de la réforme Morbi-RSA et d’examiner en détail les suggestions des rapports.

Enfin : du point de vue de l’Association des caisses d’assurance de substitution, la réforme de 2020 a-t-elle conduit à une concurrence plus durable et plus équitable entre les caisses d’assurance maladie, ou y a-t-il encore urgence à agir ?

La réforme Morbi-RSA, mise en œuvre dans le cadre du GKV-FKG, a permis une concurrence plus équitable entre les caisses d’assurance maladie. Toutefois, des distorsions de concurrence subsistent en raison des différentes responsabilités de surveillance des caisses d’assurance maladie. Les caisses-maladie nationales (responsables de plus de trois Länder) sont soumises à l’Office fédéral des assurances sociales (BAS) en tant qu’autorité de surveillance, tandis que les caisses maladie régionales (qui couvrent au maximum trois Länder) sont soumises à leurs autorités de l’État. Il est important de modifier fondamentalement les structures de contrôle actuelles à deux niveaux afin d’éliminer les pratiques de contrôle incohérentes aux niveaux fédéral et étatique et les distorsions que cela a provoquées. Le regroupement des responsabilités de surveillance au sein de la BAS serait optimal en termes de neutralité concurrentielle et d’efficacité administrative.

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