Au 50ème jour de la dixième édition du Vendée Globe Yannick Bestaven, le vainqueur de l’épreuve 2020-2021 tente de s’habituer à la dure réalité de la fin de sa course. Il se dirigeait ce matin vers Ushuaia où il retrouvera son équipe technique pour effectuer les différentes réparations nécessaires sur son Maître CoQ V, au-delà de la casse du système de direction qui l’a finalement poussé à l’abandon. Il envisage toujours de rentrer en solitaire jusqu’aux Sables d’Olonne pour, au moins, boucler le parcours hors course.
La douleur est d’autant plus vive qu’il avait déjà connu la déception d’abandonner sa première course en 2008. Après l’abandon du vainqueur en 2004 Vincent Riou en 2012, Bestaven est le deuxième vainqueur à avoir dû abandonner une course.
Du poker mental dans le calme brésilien
Avec l’équivalent d’un peu plus qu’une transatlantique « old school », c’est-à-dire un parcours de l’époque où la course en double la plus connue courait jusqu’au Brésil, les duos de tête du Vendée Globe commencent à se sentir la fin de la course se profile à l’horizon, quoique un peu lointaine.
Mais, coincé à seulement cinq ou six milles l’un de l’autre dans une zone de vent faible à quelque 600 milles au SE de Rio de Janeiro, Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) a sans doute l’impression d’être à une éternité de la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne. D’autant que leurs modélisations météorologiques informatisées respectives peinent à leur offrir les meilleures options pour se remettre sur les rails.
Et le jeu mental entre ces deux adversaires de longue date, qui ont été coéquipiers pendant deux ans entre 2015 et 2016 et connaissent parfaitement leurs forces et leurs faiblesses, mijote sous la chaleur du soleil brésilien. La prochaine étape pourrait être cruciale. C’est du poker mental.
“Il n’y a pas de stratégie quand on n’a pas de vent et qu’on ne va nulle part.” Dit Richomme avec un sourire. “Honnêtement, on va là où le vent nous emmène. Il n’y a aucun moyen d’anticiper quoi que ce soit en termes de stratégie. On prend ce qu’on a et on avance le plus possible sur le parcours. Il est impossible de construire une stratégie. Nous passons de longues heures à torturer notre cerveau et nous perdons probablement la tête. Peut-être que l’un de nous aura plus de chance que l’autre. Il est difficile d’évaluer comment nous allons nous en sortir. Aujourd’hui, l’écart entre nous semble minime mais il pourrait s’avérer crucial pour réussir à sortir de cette situation. Cette histoire n’est vraiment pas facile ! “, dit Richomme. Il connaît l’importance de garder son calme et de continuer son chemin, tout en acceptant de ne pas vraiment contrôler les choses. « Nous n’avons pas de vents qui durent assez longtemps pour investir. C’est un peu aléatoire, mais nous savions que l’Atlantique Sud serait une vraie partie de poker.
Connaissez votre ennemi
“Pour le moment, le niveau d’énergie est assez faible mais Charlie et moi avons l’habitude de gérer ces moments-là. C’est à dire les moments où il faut à la fois être concentré sur le bateau et arriver à continuer à vivre tout en encaissant un peu de repos, même si ce n’est jamais facile », a expliqué le double vainqueur de la Solitaire en 2016 et 2019.
Les fichiers météorologiques semblent suggérer que les conditions seront favorables d’ici mercredi. Mais il convient de rappeler que c’est ici que Yannick Bestaven a vu une avance de 400 milles s’évaporer sur la course 2020-2021, pour se faire dépasser par nul autre que Dalin. Et sans cesse Seb Simon progresse à la troisième place du Groupe Dubreuil. Bien que lui aussi ait ralenti, il n’est plus qu’à 250 milles des leaders.
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