Venise, l’Unesco veut l’inclure dans la liste des sites en péril

Venise, l’Unesco veut l’inclure dans la liste des sites en péril

2023-07-31 19:13:10

Venise, site du patrimoine mondial depuis 1987, pourrait être inscrite par l’UNESCO dans la liste des sites en péril. En amont de la réunion des 21 Etats membres du Comité du patrimoine mondial de l’organisation, des experts de l’Unesco proposent “d’inscrire Venise et sa lagune sur la liste du patrimoine mondial en péril”, rapporte Le Figaro citant un document publié par l’organisation basée à Paris.

Au cœur de la recommandation des experts se trouve la gestion du tourisme de masse, le développement urbain fait sans étude d’impact, les bateaux à moteur et, plus généralement, les problèmes environnementaux de la lagune. Dès 2021, des experts de l’Unesco avaient proposé de déclarer la ville lagunaire en danger, ce que l’Italie avait évité en interdisant l’entrée des grands navires de croisière dans le bassin et canal de San Marco ou le canal de la Giudecca.

L’Unesco reconnaît le travail accompli par l’Italie pour “mieux protéger la lagune”, mais le juge insuffisant. Pour les experts, “des progrès significatifs” doivent encore être réalisés, notamment pour rendre le MOSE “pleinement opérationnel”. Plus généralement, une “stratégie à long terme” est nécessaire pour éviter “des changements irréversibles” et “la perte d’authenticité historique”. En toile de fond, les experts estiment que certains projets d’aménagement urbain et de développement touristique incontrôlé pourraient mettre en danger l’intégrité de la cité lagunaire.

L’UNESCO n’envisage pas, du moins pour l’instant, de retirer Venise de la liste des 900 sites du patrimoine culturel mondial : l’inscription d’un bien dans la liste des sites en péril doit être une incitation à agir. “L’Unesco a des responsabilités vis-à-vis des sites classés”, confie-t-on au Figaro depuis le bureau parisien de l’organisation. Si la recommandation devait être approuvée, l’Italie se retrouverait sur une liste qui comprend 55 sites “en danger” en Irak, en Afghanistan, en Libye, au Liban et en Ukraine, tous des pays en proie à des conflits ou à un manque de ressources.

Si Venise était inscrite sur la liste, note le journal parisien, ce serait “humiliant” pour l’Italie, comme pour les autres pays “listés”. La commission qui votera la recommandation se réunira à Riyad, en Arabie saoudite, du 10 au 25 septembre prochain. Le cas de Venise, qui a accueilli la célébration du 30e anniversaire de la Convention du patrimoine mondial en 2002, devrait créer “une onde de choc”, visant à pousser les autorités à agir, c’est l’espoir qu’elles nourrissent au siège de l’UNESCO selon Le Figaro.

LA NOTE DE LA MUNICIPALITÉ

“En ce qui concerne la recommandation de l’Unesco d’ajouter Venise à la liste des sites du patrimoine mondial jugés en danger, Ca’ Farsetti informe qu’elle lira attentivement la proposition de décision publiée aujourd’hui par le Centre du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco et confrontera le gouvernement, qui est l’État partie avec lequel l’UNESCO est en relation ». C’est ce que l’on lit dans une note de la Municipalité de Venise.

CACCIARI : “L’UNESCO N’EN PARLE PAS”

“L’Unesco est l’un des corps inutiles les plus chers à la surface de la Terre… Ils émettent des jugements sans le savoir et sans savoir, ils procèdent en décrétant des opinions de gauche et de droite, qu’il est bon d’ignorer : ce sont des conneries d” des traîtres mangeurs de pain’, ils ne gagnent pas un sou, ils ne financent pas de vraies interventions, ils ne savent que décréter… Comme si Venise avait besoin de l’Unesco pour être un atout de l’humanité !”. Massimo Cacciari, philosophe et ancien maire de Venise, ne mâche pas ses mots lorsqu’il commente à AdnKronos la proposition des experts de l’UNESCO.

Cacciari s’interroge : « Venise est-elle en danger ? Le risque de Venise est lié aux catastrophes naturelles et climatiques qui peuvent faire monter le niveau de la mer. Après, il y a certainement une forte pression touristique, comme d’ailleurs à Florence ou à Rome. voulons-nous faire ? L’économie italienne est soutenue à 20 % par le tourisme et heureusement qu’il y a du tourisme : que voulons-nous faire, perdre même cela après avoir perdu la chimie, l’électronique, la mécanique, l’industrie automobile ? Voulons-nous aussi perdre tourisme parce que l’UNESCO nous dit que c’est nuisible ? Au lieu de cela, vous prenez l’argent pour faire les travaux nécessaires au lieu de dire des bêtises… plus de faits et moins de mots !”, conclut Cacciari.



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