Un garçon, une fille, dans une Audi noire bordée de brumes. Ils sont frère et sœur, ils ont dansé comme des bienheureux chez des amis, ils ont oublié le malheur qui les emmaillotait, ils sont en paix, là, sous ce ciel qui est un sablier, sur ce terrain vague où le cauchemar d’un abus va se reconstituer. C’est l’entame d’Vie supplémentaire, le nouveau spectacle de Gisèle Vienne, au festival Antigel – à la Comédie de Genève, du 21 au 24 février – puis à Lausanne, au Théâtre de Vidy en juin.
Plasticienne, marionnettiste, chorégraphe, Gisèle Vienne pratique à sa façon cinématographique et lyrique l’archéologie. Elle creuse des tunnels dans la psyché et en ramène des vestiges qui saignent et forment des pièces fascinantes, à l’image de C’est comme ça que tu vas disparaître, à La Bâtie à Genève en 2015 ou de La Convention des Ventriloques, histoire de ventriloques en proie à la rébellion des voix dont ils se croyaient les maîtres. Son art exhume les zones calcinées de l’enfance, comme dans L’Etang, d’après Robert Walser, où Adèle Haenel était l’adolescence faite corps, corps cassé, corps ulcéré, corps maudit.
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