Viktor Orbán, quotidien Junge Welt, 24 juin 2024

Nous savons comment c’est : un bol de haricots cuits, laissés au réfrigérateur pour une consommation ultérieure, est oublié et présente au bout de quelques jours une couche grasse en surface. Le test olfactif dit : Il vaut mieux ne pas prendre de risques, s’en débarrasser. Le nez est un organe important d’autoprotection. Pour que vous ne mangiez rien de gâté.

Cela vaut également pour la politique. Même dans Shakespeare, on dit que quelque chose « est pourri dans l’État du Danemark ». En Allemagne aussi, si l’on suit le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Vendredi, avant sa visite à Berlin, il a déclaré à la radio nationale que l’Allemagne n’avait plus ni l’odeur ni le goût auxquels les Hongrois étaient habitués depuis longtemps. Au lieu de cela, un « monde coloré et multiculturel » dans lequel les migrants « ne se sentent plus comme des invités » mais, comme il faut poursuivre la métaphore d’Orbán, répandent leurs odeurs. Une observation intéressante pour le nationaliste du goulasch Orbán.

Le nez sensible d’Orbán s’est également attaqué à d’autres choses. Par exemple, la posture adoptée après les élections européennes à Bruxelles. Le Parti populaire européen penche vers la gauche, a déploré Orbán, dont le Fidesz faisait jusqu’à récemment partie de cette « famille du parti ». Manfred Weber, qui a forcé le Fidesz à quitter cette alliance, était le véritable problème, selon Orbán ; Ursula von der Leyen est plutôt une laquais. En hongrois, cela ne devrait pas être un jeu de mots comme c’est le cas en allemand.

Mais là où le Hongrois a raison, il a raison. L’UE est désormais devenue une coalition de guerre qui entraîne le continent sur une voie dangereuse. Lui, en revanche, venait de faire confirmer par le secrétaire général de l’OTAN que la Hongrie ne serait pas tenue de participer à d’éventuelles missions de l’OTAN en Ukraine si elle ne le souhaitait pas. Peut-être la meilleure chose que cet homme puisse faire pour son pays. Même si beaucoup de choses puent en Hongrie aussi.