Ville à échelle humaine (pas à échelle féminine)

2024-10-14 08:20:00

Une ville « facile », efficace, dans laquelle se sentir en sécurité (et donc certainement en sécurité), qui facilite l’inclusion et réduit les inégalités, riche en espaces verts, avec des centres historiques qui ne se vident pas, dotés de services sociaux et d’infrastructures qui garantissent une bonne gestion du temps : combien de fois avons-nous lu ou écouté des commentaires d’architectes, d’urbanistes et de sociologues sur le sujet ? Cependant, il existe un autre point de vue, celui de Leslie Kern, professeur de géographie et d’environnement et directrice des études sur les femmes et le genre à l’Université Mount Allison, au Canada – développé dans son La ville féministerelancé par Treccani.

Il s’agit d’un examen des mille aspects sous-estimés ou non pris en compte dans les villes, mais qui peuvent changer radicalement la vie quotidienne (mais pas seulement pour ceux qui sont directement concernés), comme le démontrent les sept chapitres qui articulent le volume, axés comme de nombreux « types » de villes : d’hommes, de mères, d’amis, de célibataires, de manifestations, de peur, de possibilités. La ville, rappelle l’auteur, n’est pas un organisme neutre, les expériences et les perceptions de chacun changent en fonction du sexe, de la classe sociale, de la religion, de l’âge, de la couleur de la peau. L’absence d’escaliers mécaniques et d’ascenseurs dans les métros, qui complique la vie des poussettes et des fauteuils roulants, ralentissant la mobilité globale, les difficultés supplémentaires de ceux qui vivent dans les zones périphériques (c’est-à-dire moins équipées, moins desservies par les transports en commun et moins sûres). ), des copropriétés constituées de petites unités qui ne favorisent pas la socialisation, des espaces publics qui pourraient faciliter le partage et l’entraide entre amis : tels sont quelques-uns des exemples donnés par Kern, à travers un récit qui se nourrit de références académiques, d’expériences personnelles, de citations de films et séries télévisées. Une voie heureuse qui déclenche chez celui qui lit des identifications ou des réflexions auxquelles on n’avait pas pensé.

Dans le chapitre consacré aux célibataires, l’auteur décrit la recherche méticuleuse d’endroits où elle peut manger seule sans risquer de se sentir mal à l’aise, car une femme sans compagnie suscite encore aujourd’hui des questions et des regards insistants. Sur le plan de la sécurité, les interventions, en partie déjà en place dans de nombreuses villes, sont même banales, comme le rappelle Kern : de l’amélioration de l’éclairage à l’installation de boutons d’urgence dans les parkings et les parcs, de la création d’applications signalant le harcèlement des personnes. les médias publics à éliminer les publicités sexistes (celles-ci sont loin de mourir, bien au contraire).

La philosophie d’une ville féministe, en tout cas, est plus large, elle recoupe des politiques qui concernent l’autonomie des femmes qui, à leur tour, ont des effets sur l’éducation des enfants, sur le travail et donc sur l’économie d’un pays, sur les soins. des personnes âgées : l’essai propose également des idées intéressantes à ce sujet.

La ville féministe
Leslie Kern
Traduction de N. Pennacchietti, Treccani, pages. 194, 22 €



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