Le début de l’audience spéciale au tribunal correctionnel de Créteil dans l’affaire CaliTerTer de Villejuif, avait débuté dans un certain chaos, lundi. Le « mythique créateur de Caliweed », alias Zinzin, selon l’expression du président, avait assené un violent coup de poing à l’un de ses coprévenus, surnommé Kirikou. L’énoncé du jugement, quatre jours plus tard, jeudi après-midi, s’est déroulé dans un calme absolu, certainement dû à l’impressionnant déploiement de forces de l’ordre.
Les 17 prévenus ont été condamnés à des peines allant de 12 mois avec sursis simple pour les petites mains à six ans de prison ferme et 40 000 euros d’amende pour Kirikou. Zinzin, le chef historique de Caliweed, le plus important réseau de drogue en Île-de-France, qui s’était présenté sans avocat, « pour ne pas avoir à payer leurs vacances », comme il l’a expliqué lors de sa plaidoirie, écope de 5 ans de prison. Il obtient une confusion partielle de sa peine avec les dix ans de prison dont il a écopé lors du procès du premier volet.
« J’ai vendu des barrettes de shit toute ma vie »
Zinzin a profité de ses derniers mots pour s’excuser auprès de la procureure qu’il avait menacée de mort lors de ses réquisitions et auprès de la cour pour son comportement du premier jour. « J’ai vendu des barrettes de shit toute ma vie », a rappelé ce père de famille, réfutant faire partie « du grand banditisme. Je suis resté à l’audience pour mes enfants. » Détenu depuis 2017, il n’est jugé que pour blanchiment et participation à une association de malfaiteurs. Les autres comparaissaient pour trafic de drogue. Sur les nombreuses écoutes téléphoniques — que Zinzin conteste —, on l’entend former Kirikou.
Il lui apprend notamment ce qui a fait la renommée de Caliweed, soit des techniques de marketing numérique, innovantes et agressives, utilisées pour promouvoir son réseau.
Fodé C., alias Kirikou, gérait le point de deal physique, sur la place du Moustier, à Villejuif. Ce « four », surnommé la « pizzeria » sur les écoutes, rapportait 4 000 euros chaque jour de semaine, 10 000 euros le week-end selon les éléments recueillis par les enquêteurs. « C’est un délibéré extrêmement juste, estime Me Gaël Zouaoui. Cela va ramener le calme à la prison de Fresnes. »
« C’est un jugement d’apaisement », ajoute Me Sevin Kasay, une autre avocate de la défense. Ce jugement ne devrait pas être le dernier, de nombreux prévenus étant mis en cause dans un troisième volet de CaliTerTer, la branche de Maisons-Alfort.
2023-07-06 10:00:00
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