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Vingt ans de prison pour le meurtrier d’Aurélie

by Nouvelles

Dimitri Tellier risquait trente ans pour la mort d’Aurélie, séquestrée puis entraînée dans le vide le 16 octobre 2006 depuis le quatrième étage d’un immeuble de Dugny. Les jurés de la cour d’assises de Bobigny l’ont condamné à vingt ans de réclusion, répondant à la lettre à la demande de l’avocate générale, balayant en même temps la compassion qu’espérait malgré tout l’avocate de Dimitri Tellier.

« Vous êtes confrontés à un accusé spectateur de son procès, qui dit ne se souvenir de rien, mais ce n’est qu’un moyen de défense opportuniste ! » a lancé Agnès Thibault reprenant les expertises, les témoignages, les violences de la semaine précédant le drame, et pour lesquelles la police venait l’interpeller ce 16 octobre 2006. Balayant ensuite l’hypothèse accidentelle de la chute, « totalement incompatible » avec les expertises et le récit de policiers témoins.

« Il faut l’écarter de façon durable »

Après des heures de menaces, « il a décidé de façon consciente » d’entraîner la jeune fille et, « en faisant cela, il ne pouvait avoir d’autre volonté que celle de tuer », a-t-elle insisté avant de revenir sur ce qui a fait débat tout au long du procès : la mise en cause de la police, d’abord pour avoir minimisé la dangerosité de Dimitri Tellier, ensuite pour avoir peut-être précipité le drame en déclenchant l’intervention.

Quels qu’aient été les « dysfonctionnements » de la police dont l’IGS a été saisie, voire la faute commise par la commissaire chargée de « geler la situation » en attendant le Raid et qui a ouvert la porte, cette « incompétence dramatique » soulignée par l’avocate du jeune homme, M e Blandine Lejeune, il n’empêche : c’est Dimitri Tellier, et lui seul, qui a défenestré Aurélie. C’est Dimitri qui en avait maintes fois vociféré la menace durant les longues heures qui ont précédé le drame.

« De toute évidence, il est aujourd’hui comme il a toujours été, nourri d’un sentiment de haine et violence, sans aucune culpabilité. » Les lettres menaçantes écrites depuis son incarcération à son ex-compagne et à ses parents en sont la preuve. « Il continue à montrer sa dangerosité, il faut donc l’écarter de façon durable », en a conclu l’avocate générale.

Les jurés l’ont suivie, confirmant à l’avocate de Dimitri Tellier le sentiment qu’elle avait d’emblée avoué : « Je suis bien seule, contre les éléments et parce que lui aussi me laisse seule », a-t-elle commencé, décidée malgré tout à défendre « ce jeune homme double, qui n’est pas que noir, pas que mal », et devait avoir sa chance de se construire un jour. « Ce n’est pas en l’assommant de vingt ans de prison qu’on fera de lui un homme », avait lâché M e Lejeune, vibrant d’un mince espoir de compassion de la part de jurés. Cette compassion, la cour l’a toute entière donnée aux proches d’Aurélie, enfin prêts au premier pas d’un deuil presque impossible.

2009-01-09 11:00:00
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