Violences avant le match entre l’OM et l’OL : car caillassé, blessures et décision d’annulation

Violences avant le match entre l’OM et l’OL : car caillassé, blessures et décision d’annulation

Qu’est-il exactement arrivé ? Un peu plus d’une heure avant la rencontre entre l’OM et l’OL, qui était initialement prévue à 20h45, le car transportant les joueurs et le staff de l’Olympique Lyonnais a été attaqué par des jets de pierres sur le trajet menant au Stade Vélodrome. Des vitres ont été brisées et l’entraîneur lyonnais Fabio Grosso et son adjoint Raffaele Longo ont été blessés au visage et au cuir chevelu. En parallèle, trois cars de supporters lyonnais ont également été pris pour cible malgré la présence d’une escorte policière, selon L’Equipe.

Quel est l’état de santé des blessés ? On ne sait pas encore s’il y a des blessés parmi les supporters lyonnais, mais Fabio Grosso semble être sérieusement touché. Les premières vidéos l’ont montré ensanglanté, puis avec un bandage sur la tête. “Il ne peut pas tenir une conversation, il avait des éclats de verre dans le visage”, a expliqué John Textor, avant de donner de bonnes nouvelles, notamment lors d’une interview avec Infos France. “Fabio va bien, c’est un garçon solide.” “L’entraîneur de l’OL a été recousu dans le vestiaire. Il a été gravement touché par une canette de bière, provoquant une blessure au-dessus de l’œil”, explique CMR. L’état psychologique de tout le groupe sera également surveillé. Le vestiaire, y compris Grosso, est effectivement allé remercier les supporters lyonnais après l’évacuation des supporters marseillais.

Est-ce que l’OL voulait vraiment jouer le match ? John Textor a livré un double discours qui résume bien la complexité de la réflexion et de la prise de décision. “Notre équipe a décidé de jouer”, a d’abord confié le dirigeant américain à Vidéo principale. “Nous avons dit à la Ligue que nous voulions jouer et que nous étions prêts à jouer. Je pense que la décision a été prise indépendamment.” Mais l’arbitre de la rencontre, François Letexier, a précisé que toutes les parties présentes lors de la réunion de crise étaient d’accord pour annuler la rencontre, y compris l’OL. Cependant, le président lyonnais n’était pas présent lors de cette réunion. Un peu plus tard, ses propos ont pris une autre tournure, comme relayé par CMR. John Textor en zone mixte après l’annulation d’OM – OL. Crédit : Imago. “Au début, nous avons demandé à jouer. On m’a dit que l’arbitre voulait traiter cette affaire comme si elle s’était passée à l’intérieur du stade et qu’il voulait que l’entraîneur soit évalué médicalement. Cette évaluation médicale déterminerait si nous avions un entraîneur et une équipe pour jouer. C’est à ce moment-là que l’opinion des joueurs a commencé à changer. L’entraîneur n’était pas en bonne santé dans le vestiaire, son rétablissement était lent. Quelques capitaines m’ont pris à part et ont pris une bonne décision. Ils m’ont dit : ‘nous nous sommes préparés pour ce match, mais si nous rentrons sur le terrain nous allons jouer avec de la colère, et ce n’est pas comme cela que le football doit être joué’. En résumé, si Textor et certains joueurs étaient semble-t-il prêts à jouer dans un premier temps, l’évolution de l’état de santé de Fabio Grosso les a incités à adopter un positionnement inverse.

Et l’OM ? Rien ne laisse penser pour le moment que les Marseillais étaient contre la décision de ne pas jouer la rencontre, alors que l’échauffement n’a jamais commencé. “Nous nous sommes pliés à la décision de la Ligue depuis le premier moment, parce que ce qui est arrivé est grave. Tout mon soutien à Fabio Grosso”, a réagi Pablo Longoria en zone mixte, quelques minutes après s’être déjà dit choqué par cette situation lors d’une interview avec Vidéo principale.

Qui a pris la décision de ne pas jouer la rencontre ? C’est François Letexier, l’arbitre de cette rencontre, qui a annoncé lors d’une courte conférence de presse que le match n’aurait pas lieu ce dimanche soir. Mais l’arbitre n’a pas précisé clairement qui avait eu le dernier mot : “À la suite des constatations des blessures des membres de l’OL, considérant l’avis du club qui ne souhaitait pas débuter la rencontre et le protocole établi, la décision de ne pas disputer la rencontre a été prise”. Le “protocole établi” mentionné ici avait été mis en place quelques semaines après les incidents survenus lors de Lyon – Marseille et le jet de bouteille qui avait touché Dimitri Payet. Celui-ci stipule que le match doit être définitivement interrompu “si un joueur ou un arbitre est visé par un jet de projectile”. Il prévoit une “répartition claire des compétences entre l’arbitre et l’autorité de police” et ne désigne donc pas clairement une personne responsable de la décision d’annulation d’un match. Dimanche, l’incident s’est produit sur la voie publique et avant le match, mais c’est bel et bien cette procédure qui a été utilisée pour prendre cette décision.

Ce match sera-t-il joué et si oui, quand ? Selon le communiqué de la LFP, il appartient à la Commission des Compétitions “de décider du sort de cette rencontre”. La décision la plus attendue serait que ce match soit joué à une date ultérieure qui sera déterminée en fonction du calendrier des deux équipes. Le match OL – OM de novembre 2021 avait été rejoué deux mois plus tard, début février 2022. Dans son communiqué, le club phocéen affirme “se tenir à disposition pour que la rencontre prévue ce dimanche 29 octobre se déroule dans les meilleurs délais et conditions possibles au stade Orange Vélodrome”.

Quelles sont les sanctions possibles ? Concernant les auteurs de ces violences, la Ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a révélé que sept suspects ont été arrêtés. Le club phocéen est à l’écoute de la Ligue, son président Pablo Longoria a vivement condamné ces violences et a souhaité un prompt rétablissement à Fabio Grosso. De son côté, l’OL a annoncé son intention de déposer plainte dans les prochains jours… et n’a pas épargné l’OM. Il s’agit peut-être d’exercer une pression sur les instances afin qu’une responsabilité du club phocéen soit établie, condition nécessaire pour infliger des sanctions sportives. Cependant, puisque ces événements ont eu lieu en dehors du stade… Dans ce cas, la commission de discipline de la Ligue peut d’abord prendre un certain nombre de mesures conservatoires (huis clos total ou partiel pour un ou plusieurs matches) puis des sanctions disciplinaires telles que des amendes, la perte du match ou le retrait d’un ou plusieurs points. En 2021, Lyon avait perdu un point et dû jouer plusieurs matches à huis clos.
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