Les tensions sécuritaires persistent au Nigeria. Selon Joseph Gwankat, le représentant de deux villages du district de Mangu, le bilan des affrontements communautaires s’élève à « 85 corps ont été retrouvés » et « 57 blessés ont été hospitalisés ». Les violences ont été déclenchées par « le meurtre d’un agriculteur il y a deux semaines sur son champ » et « celui d’un éleveur par les proches de l’agriculteur », a déclaré Juni Bala du service national des urgences de l’Etat de Plateau qui comprend le district de Mangu. La police locale a arrêté cinq personnes liées à ces violences et a signalé que les forces de sécurité étaient déployées pour faire revenir le calme. Les populations touchées sont actuellement à la recherche d’un abri sûr, tandis que des maisons continuaient de brûler.
Depuis des années, les éleveurs transhumants et les agriculteurs sédentaires se disputent les ressources naturelles au centre et au nord-ouest du pays, aggravées par le changement climatique et l’explosion démographique. Ces violences sporadiques ont conduit à une crise humaine et sécuritaire, avec des attaques de bandits armés et des représailles entre communautés. Le nouveau président du Nigeria, Bola Tinubu, est confronté à de multiples défis en matière de sécurité, notamment la lutte contre une insurrection djihadiste dans le Nord-Est, des groupes séparatistes dans le Sud-Est, la piraterie maritime dans le golfe de Guinée et les enlèvements de criminels armés dans tout le pays. Les forces de sécurité sont accusées de violations graves des droits humains.
