Nouvelles Du Monde

Visite de Lula à Berlin : promouvoir l’accord commercial

Visite de Lula à Berlin : promouvoir l’accord commercial

2023-12-04 19:21:00

Le président brésilien est invité à la Chancellerie. L’objectif est d’approfondir les relations et de sauver l’accord de libre-échange entre l’UE et l’Amérique latine.

L’ours fantaisie Lula en visite à Berlin le 4 décembre 2023 Photo : Annegret Hilse/Reuters

BERLIN taz | Alors que les négociations sur la conclusion de l’accord commercial UE-Mercosur sont au point mort, le chancelier fédéral Olaf Scholz et le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva appellent à des relations plus fortes entre les deux pays. À cette fin, Scholz a de nouveau invité lundi à des consultations gouvernementales germano-brésiliennes à la Chancellerie, après une interruption de huit ans.

Et pas trop brièvement : outre Scholz, neuf ministres allemands y ont participé. Ils avaient préparé à l’avance une vingtaine d’accords avec leurs collègues brésiliens qui devaient être signés lundi. Entre autres choses, sur la biodiversité et la protection marine, la reforestation des forêts tropicales, les énergies renouvelables et l’hydrogène vert et l’extraction de matières premières ainsi que la protection des peuples autochtones.

Les accords bilatéraux accompagnent un accord commercial controversé entre l’UE et les États du Mercosur, le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay. Il s’agit d’une nouvelle tentative de combiner l’accord de libre-échange avec la protection des forêts tropicales et la politique climatique et d’offrir des perspectives d’investissements dans les États du Mercosur – une tentative de sauver l’accord.

Lire aussi  Paulo de Lima Carvalho joins the management team at Global Media Group

Ce n’est que fin novembre que le congrès des Verts a appelé à une renégociation de l’accord commercial contre la volonté du comité exécutif fédéral et a réclamé des obligations juridiquement contraignantes dans les domaines de la protection environnementale, sociale et climatique. Le ministre fédéral de l’Économie, Robert Habeck (Verts), avait précédemment lié son approbation de l’accord à une déclaration supplémentaire qui devait être annexée au texte de l’accord. Il devrait définir des obligations fondées sur des sanctions pour protéger la forêt tropicale et les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.

Les acteurs de la société civile critiquent cette mesure comme étant insuffisante. Jusqu’à présent, les États du Mercosur ont également rejeté avec véhémence les obligations supplémentaires ; seul Lula a cédé ces dernières semaines et s’est montré désormais ouvert à la déclaration.

Le lobby agricole bloqué

Mais les Verts constituent le moindre problème pour les partisans du libre-échange : la France et l’Autriche bloquent l’UE. Outre les préoccupations environnementales, ils s’inquiètent avant tout de leur propre lobby agricole, qui se considère menacé par les importations de viande de bœuf à prix réduit. La Commission européenne souligne toutefois que le contrat contient des tarifs protecteurs, ce qui signifie qu’il existe de fortes limites aux quantités pouvant être importées avec des tarifs préférentiels.

Lire aussi  Le Brésil bat le Paraguay et se retrouve pratiquement dans les « quarts » de la Copa América - Copa América

Des rumeurs courent depuis longtemps selon lesquelles la Commission souhaiterait, si nécessaire, dissocier le volet commercial du volet politique de l’accord. Il pourrait simplement être ratifié car il ne nécessite pas l’approbation des parlements des États membres. Le vote au Conseil serait également simplifié.

Mais la résistance demeure en Amérique latine. Avec l’élection de Javier Milei à la présidence de l’Argentine, l’alliance du Mercosur suscite une nouvelle critique de l’accord. Et le Paraguay a récemment lancé un ultimatum : si l’accord n’est pas conclu d’ici la fin de la présidence brésilienne du Mercosur, le président paraguayen Santiago Peña mettra fin aux négociations. Il en prendra la présidence jeudi.

L’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur est négocié depuis plus de 20 ans. Il est prévu de créer la plus grande zone de libre-échange au monde. Ceux qui en bénéficieraient seraient les grands exportateurs, les fabricants de pesticides et d’automobiles en Europe, par exemple, ainsi que les producteurs de viande, de soja et de matières premières des pays du Mercosur. L’UE espère disposer de matières premières bon marché pour financer la transition énergétique basée sur les batteries. Dans le même temps, elle souhaite ralentir l’influence de la Chine sur le marché latino-américain et réduire sa propre dépendance aux matières premières en diversifiant les pays fournisseurs.

Lire aussi  Pourquoi General Electric Stock est toujours un achat malgré des résultats mitigés

Lundi à Berlin, le président du BDI, Siegfried Russwurm, a exhorté les hommes politiques à faire preuve de « flexibilité et de volonté de compromis » afin de faire adopter l’accord UE-Mercosur. Les États du Mercosur peuvent également en bénéficier économiquement, ouvrir de nouveaux marchés de vente, attirer des investissements et peut-être aussi obtenir des fonds pour la protection de la forêt tropicale, comme Lula l’a en tête.

La question de savoir si la déclaration supplémentaire et d’autres accords bilatéraux peuvent atténuer les effets sociaux et environnementaux de l’accord commercial favorisant les exportations est controversée. Lula et Scholz peuvent-ils « sauver » l’accord commercial ?



#Visite #Lula #Berlin #promouvoir #laccord #commercial
1701740006

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT