2023-11-11 19:09:30
Ce serait une erreur de désinviter Erdogan. Malheureusement nous avons encore besoin de lui
Peu avant sa visite en Allemagne, le président turc s’est une nouvelle fois positionné comme un critique d’Israël. De plus en plus de voix demandent qu’il soit désinvité. Mais il existe un véritable impératif politique pour maintenir le dialogue avec Erdogan.
R.Ecep Tayyip Erdogan est un récidiviste. Une fois de plus, il a publiquement remis en question le droit d’Israël à exister. Lors d’un événement commémoratif à l’occasion de l’anniversaire de la mort du fondateur de la république turque, Mustafa Kemal Atatürk, il a déclaré vendredi : « Ceux qui ont eu recours à la force pour s’emparer de la terre sur laquelle les Palestiniens vivent depuis des milliers d’années tentent de construire un État qui n’existe que depuis 75 ans et dont la légitimité a été remise en question par leur propre fascisme.
Erdogan a fait des déclarations similaires il y a environ une semaine lors d’une célébration du 100e anniversaire de la fondation de l’État turc. Il a également affirmé que le Hamas n’était « pas une organisation terroriste » mais « un groupe de combattants de la liberté et de moudjahidines ».
Comme toujours quand Erdogan heurte le mur, l’escalade suit des calculs politiques de pouvoir. Erdogan profite de l’indignation des musulmans face au nombre élevé de victimes civiles des frappes israéliennes contre le Hamas pour se placer à la tête du mouvement des « critiques d’Israël ». C’est le même Erdogan qui a un jour accusé Angela Merkel de « méthodes nazies ».
Le pyromane Erdogan se rendra désormais en Allemagne le 17 novembre pour discuter de « l’ensemble des questions politiques » avec la chancelière. Les voix appelant à son désinvitation en raison de ses récents échecs se multiplient.
Et en fait, pour un pays pour lequel la sécurité d’Israël est une « raison d’État », il y aurait beaucoup à dire pour écarter un homme politique dont la rhétorique contribue à mettre les Juifs en danger et flirte avec le doute sur le droit de l’État juif à exister.
La Turquie reste un partenaire très difficile
Néanmoins, une annulation « ne serait d’aucune utilité » dans la situation actuelle : à l’heure où le monde est en feu, il n’est pas nécessaire d’inviter une nouvelle crise diplomatique. La Turquie reste un partenaire aussi difficile qu’on peut difficilement s’en passer. Nous en aurons encore besoin en Ukraine et au Moyen-Orient. Sans parler des réfugiés.
Le président américain Franklin D. Roosevelt a un jour résumé la véritable pression politique que représente le fait de devoir faire de la politique avec des personnalités douteuses dans la phrase suivante : « C’est un fils de pute. Mais c’est notre fils de pute. » Pour des raisons diplomatiques, nous nous abstenons de traduire cela.
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