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Vladimir Poutine est intronisé | LE SPECTATEUR

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Vladimir Poutine est intronisé |  LE SPECTATEUR

Avec un président à vie, mégalomane et expansionniste, la possibilité d’une confrontation plus large en Europe est une réalité.

Photo de : EFE – SERGEI ILNITSKY

Lors d’une élection contestée au niveau international pour son manque de légitimité, Vladimir Poutine a été réélu président de la Russie. Depuis que l’occupant du Kremlin a adopté une attitude autoritaire pour rester au pouvoir, les figures les plus représentatives de l’opposition, dont Alexeï Navalny, ont été exilées, emprisonnées ou assassinées. Toute action considérée comme illégale par les autorités, comme protester contre la guerre en Ukraine ou critiquer Poutine sur les réseaux sociaux, est passible de peines de prison. Sa victoire électorale (avec 87,28% des voix) est donc le reflet d’un régime autocratique.

À l’inexistence d’opposants s’est ajouté un autre aspect important le jour des élections : le triomphe du discours nationaliste qui cherche à récupérer la puissance de la Russie par la guerre et l’annexion de nouveaux territoires. La grande majorité des Russes estiment que leur dirigeant les conduit vers une gloire passée perdue à cause des pays occidentaux. Deux événements de guerre précédents, la guerre en Géorgie, en 2008, et l’annexion de la Crimée, en 2014, territoire appartenant à l’Ukraine, lui ont valu des gains importants en termes de popularité. A 71 ans, Poutine a assuré que la victoire de dimanche est un soutien absolu à ses projets, puisque “la nation défend son progrès les armes à la main (et la victoire électorale) est un signe de confiance de la part des citoyens”. d’espoir que tout ce qui nous attend se réalisera (…) Nos projets sont formidables (l’un d’entre eux étant) de développer les armes russes.»

Vladimir Poutine dirige les destinées de la Russie depuis 24 ans. Il a été élu président en 2000, lorsqu’il s’est engagé à défendre la démocratie naissante dans le respect des droits de l’homme et de la liberté d’information. Depuis, il a manœuvré pour accumuler le pouvoir et l’exercer d’une main de fer. En interne, en supplantant ses éventuels concurrents et en promouvant un candidat pour le remplacer au pouvoir, Dmitri Medvedev, tout en parvenant à modifier la Constitution pour que sa réélection soit approuvée.

Face à la mort de Navalni, il a déclaré dimanche que « c’est la vie ». La famille du défunt chef de l’opposition et les gouvernements occidentaux le désignent comme responsable de sa mort. Ce n’est pas la première fois qu’une telle chose se produit. Alexánder Lébed, qui allait rivaliser avec Poutine et a décidé de reporter sa candidature, est décédé dans un accident d’hélicoptère. Alexandre Litvinenko, ancien agent du KGB, est mort après avoir été empoisonné au polonium radioactif et l’ancien vice-Premier ministre Boris Nemtsov a été abattu à plusieurs reprises devant le Kremlin. Outre Navalni, l’année dernière, l’avion dans lequel se trouvait Eugène Prigojine, chef du groupe de mercenaires Wagner, a explosé, passant d’allié inconditionnel à ennemi déclaré. Des journalistes et d’autres personnes ayant affronté Poutine sont également morts dans d’étranges circonstances.

L’Ukraine, qui représentait le grand pari de Poutine pour réarmer la défunte Union soviétique, a fini par se transformer en un fiasco coûteux. Deux ans après le début de la guerre d’agression contre leur voisin, les Ukrainiens ont résisté héroïquement, avec le soutien de l’Occident. Le bilan des morts, même si les chiffres réels sont difficiles à connaître, s’élève à plus de 70 000 soldats ukrainiens tués et plus de 120 000 blessés, tandis que les soldats russes feraient plus de 120 000 morts et 180 000 blessés. Auxquelles s’ajoutent les victimes civiles, estimées à plus de 10 000, ainsi que les civils blessés.

Sa récente victoire lui permet d’être au pouvoir jusqu’en 2030 et, s’il voulait continuer, il pourrait le faire jusqu’en 2036, puisqu’un changement dans la Constitution le lui permettait. Avec un président à vie, mégalomane et expansionniste, la possibilité d’une confrontation plus large en Europe est une réalité. L’Occident doit contenir fermement cette dangereuse menace.

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