Vladimir Poutine présente ses condoléances après la mort d’Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner

Vladimir Poutine présente ses condoléances après la mort d’Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner

Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances suite au crash en Russie de l’avion d’Evguéni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, faisant référence au passé controversé de cet ancien allié qui était actif en Afrique et en Ukraine, mais qui a retourné ses hommes contre Moscou en juin. “C’était un homme au destin compliqué, qui a commis de graves erreurs dans sa vie, mais qui obtenait les résultats qu’il fallait”, a déclaré M. Poutine lors d’une réunion télévisée, présentant ses “sincères condoléances” aux proches des victimes. Les sept passagers du jet privé ont tous péri dans l’accident, mais les autorités n’ont pas encore confirmé la mort de M. Prigojine, car les corps n’ont pas été identifiés. La réaction du Kremlin était très attendue, car la présumée mort d’Evguéni Prigojine, qualifié de “traître” par M. Poutine en juin, a suscité des soupçons, deux mois jour pour jour après sa tentative avortée de coup d’État. Le président russe a promis de mener une enquête complète sur les causes du crash, qui suscitent toutes sortes de spéculations, notamment sur un attentat à la bombe ou un tir de missile. Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a qualifié sa mort de “grande perte pour l’État tout entier”. Wagner, qui a quitté l’Ukraine après sa rébellion, reste actif en Afrique, mais son avenir est désormais incertain. Partout où il a été déployé, le groupe a été accusé d’exactions, d’exécutions extrajudiciaires et de torture. L’agence russe pour le transport aérien Rossaviatsia a confirmé la présence d’Evguéni Prigojine à bord du jet privé Embraer Legacy qui s’est écrasé lors d’un vol entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Les enquêteurs ont ouvert une enquête pour “violation des règles de sécurité aérienne” sans privilégier une piste en particulier. Le bras droit de Prigojine, Dmitri Outkine, ex-officier du renseignement militaire russe et commandant opérationnel de Wagner, figure parmi les victimes présumées. Les habitants du village de Koujenkino, près du lieu du crash, ont rapporté avoir entendu une explosion dans les airs. Les autorités russes n’ont pas encore confirmé si l’accident était dû à un attentat ou à une explosion à bord de l’avion. Sur les réseaux sociaux, des comptes proches de Wagner ont évoqué dès mercredi la possibilité d’un attentat contre le chef du groupe, mentionnant un tir de missile sol-air ou une explosion à bord. Le Pentagone a déclaré qu’il n’y avait “aucune information indiquant qu’un missile sol-air” avait été lancé contre l’avion, qualifiant ainsi d'”inexactes” les informations en ce sens. Des habitants de Saint-Pétersbourg, où le groupe avait son quartier général, ont défilé dans la journée pour rendre hommage à Prigojine en déposant des fleurs sur un mémorial improvisé. Ils saluaient le nationalisme et la franchise critique envers les élites russes, la hiérarchie militaire et parfois le Kremlin. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné que Kiev n’était pas impliqué dans le crash, laissant entendre que le Kremlin était responsable. Il a rappelé le rôle de Wagner dans le bain de sang en Ukraine et a mentionné la “justice de Dieu” et la “justice alternative” en Russie, faisant allusion au président Poutine. Le président américain Joe Biden a quant à lui estimé que “peu de choses ne se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose”. De nombreux détracteurs du régime russe ont été tués ou ont été visés par des tentatives d’assassinat, bien que le Kremlin ait toujours nié son implication. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que si la disparition de Prigojine était confirmée, ce serait un élément majeur, notamment en Afrique. Prigojine avait dirigé une rébellion fin juin contre l’état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, avant d’accepter un accord prévoyant son exil avec ses hommes au Bélarus et l’abandon des poursuites.

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