Voici comment sont testées les voitures qui iront au Dakar 2024

Alors que le concept innovant de propulsion électrique fonctionnait parfaitement, les crevaisons de pneus ont été un net revers pour les trois équipes de pilotes – Carlos Sainz/Lucas Cruz, Mattias Ekström/Emil Bergkvist et Stéphane Peterhansel/Edouard Boulanger – dans la compétition la plus importante de l’année. Outre l’analyse des données récoltées lors du test, qui est réalisé depuis janvier, l’équipe a complété son enquête en mai par des tests spécifiques en Arabie saoudite, pour trouver les causes des incidents et leurs éventuelles solutions.

En Arabie saoudite, l’équipe Audi Sport a dû faire face à des conditions très exigeantes, avec des températures allant jusqu’à 42 degrés Celsius et des vents violents. L’Audi RS Q e-tron avec système d’entraînement électrique et convertisseur d’énergie à faibles émissions alimenté par eFuel a couvert les plus de 2 500 km d’essais sans accroc, ce qui a non seulement confirmé la maturité du concept innovant, mais a également permis de compléter systématiquement le programme de test exigeant.

En plus des connaissances techniques, les ingénieurs et les pilotes ont bénéficié de ces tests en termes de prise de décision et de style de conduite. Au retour, une analyse complète de toutes les données enregistrées est prévue. De cette manière, Audi et Q Motorsport continuent de préparer les prochaines étapes en termes de développement et d’organisation du Rallye Dakar 2024.

Le directeur d’Audi Motorsport, Rolf Michl, avait fixé un objectif clair pour son équipe : « Notre technologie, toute l’équipe et nos pilotes et copilotes ont le potentiel d’être en première ligne, comme le montrent les résultats d’étape. C’est pourquoi nous avons été consternés que des pannes de pneus et d’autres problèmes mineurs aient joué contre nous, et maintenant nous devons trouver des solutions. En ce sens, la prochaine étape après l’analyse théorique a été ce test stratégiquement planifié ». L’équipe Q Motorsport et les trois pilotes, Carlos Sainz, Mattias Ekström et Stéphane Peterhansel, ont passé plusieurs jours en Arabie Saoudite durant la troisième semaine de mai, travaillant dans ce but.

L’Espagnol Carlos Sainz, déjà remis et en pleine forme après son accident de janvier, a participé aux essais avec son copilote habituel, Lucas Cruz, qui faisait également office de copilote pour Stéphane Peterhansel. Mattias Ekström a participé à l’essai avec son copilote, Emil Bergkvist. « C’était une sage décision de reposer Edouard Boulanger, le copilote habituel de Stéphane, après ses blessures en janvier, car les tests se sont avérés physiquement éprouvants. Après tout, chaque jour supplémentaire sans stress extrême contribue à votre processus de récupération », a expliqué Rolf Michl.

Utilisant deux types de pneus différents du fournisseur officiel BF Goodrich, l’équipe a comparé les performances et tenté de recréer les conditions dans lesquelles les problèmes se sont produits lors du dernier Rallye Dakar, dans le but de développer des contre-mesures. Plusieurs pistes étaient disponibles pour cela : sur un parcours sprint d’un peu moins de 13 kilomètres sur gravier et sable, les ingénieurs se sont penchés sur les aspects de performance. Sur une distance d’environ 110 kilomètres sur une piste caillouteuse, l’accent a été mis sur la durabilité et les modèles de dommages. Un travail a également été fait sur les amortisseurs, car la suspension doit être fiable, mais en même temps cohérente et efficace lors du roulage sur les surfaces les plus difficiles. Des capteurs d’accélération et de mesure de charge montés sur châssis ont contribué à cette analyse.

Sven Quandt, Team Principal de Q Motorsport, explique que « les essais étaient très exigeants. Nous avons pu reproduire les problèmes liés aux pneumatiques, ce qui est satisfaisant car cela nous permet d’analyser très bien les conditions et les circonstances qui nous ont causé de vrais casse-tête en janvier. Les réglages de suspension, que nous avons variés, sont étroitement liés aux pneus. Nous n’avons pas encore trouvé de solution à 100 %, mais le test a été très utile et nous sommes sur la bonne voie.”