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Volksbühne : Hendrik Arnst : Le barde de Castorf

by Nouvelles
Volksbühne : Hendrik Arnst : Le barde de Castorf

2024-01-08 20:21:05

Présent à l’arrière-plan : lors de la répétition photo de la tragédie antique « Les Perses » d’Eschyle en 2003 à l’aérodrome de Neuhardenberg, dans le Brandebourg, Hendrik Arnst ferme la porte du hangar.

Photo : dpa

Le temps d’écoulement peut être comme du sang qui coule. Des heures, des heures, des heures. Avec la longueur angoissante et fascinante de ses mises en scène, Frank Castorf est devenu légendaire au Kosmos Volksbühne : un homme courageux et mélancolique aux horloges arrêtées. Pendant des années. De Hebbel à Dostoïevski, de Céline à Malaparte. L’ensemble comme un vif enjeu de chair dans le flux de violence et de tourment entre « banques dépravées » (Heiner Müller). Hendrik Arnst toujours au milieu.

Il était l’une des « machines de combat poétiques » de Castorf : un maître de la présence minable, de la grossièreté ostentatoire, de l’âme douce et graissée. Corps ferme ou flottant dans le corps gélatineux. De préférence une silhouette réfléchie, puis trop nerveuse, trébuchante, regardante, crépusculaire, regardante, tremblante, en sueur, somnolente, semblable à l’aube. Il aimait crucifier ses personnages jusqu’à les rendre stupides et fantomatiques. Zuckmayer, Döblin, Boulgakov : une tortue en tenue militaire, une bande d’escrocs dans les caniveaux de Berlin, un monstre des poêles à graisse dans le snack-bar souterrain de Moscou.

Arnst, né à Weimar en 1950, a étudié le théâtre à Berlin, a été l’un des disciples de Castorf à Anklam, la province de la RDA connue sous le nom de Prairie Route 66, depuis 1994 à Rosa-Luxemburg-Platz. Il aimait jouer le rôle principal dans ses « rôles intermédiaires et secondaires » (Castorf). Dans les colportages incessants de bribes de théorie, d’invocations à la foi, de questions impuissantes sur la vie dans le vide total et l’incompatibilité avec les gens, il était la contrepartie cutanée, en blouse et en sac, des talons hauts de l’esthétique de la Volksbühne. Dans le célèbre coup d’État de la « Pension Schöller », en tant que serveur, il lançait des piquets contre le mur à travers la scène comme s’il voulait devenir champion du monde de fléchettes. Lorsqu’il prononça le mot « cafard » chez Dostoïevski, la Russie antique sortit soudain de la cave.

Hendrik Arnst a révélé la belle vie : comment un acteur devient barde. Jongleur méchant et copain pour un théâtre qui soulevait les questions de morale et d’éthique dans une hystérie rauque et imbibée de vodka, dans ce monde Castorf qui n’accorde aux valeurs éthiques qu’un seul asile : le frisson, le clown, la farce impie impudique. L’éclat paresseux, tapi et léthargique de l’acteur provenait de la brume d’une rue secondaire. Il avait parfois ce regard confus et fou qui montre de manière menaçante comment la blessure et le mépris se transforment en force agressive. Quand il riait, un démon déguisé riait, et dans le cocon de profond sérieux, il y avait toujours un gros personnage comique en larmes. Hendrik Arnst est décédé le 2 janvier à l’âge de 73 ans..

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