21.11.2024 13:52 (Act. 21.11.2024 13:52)
Nemo n’avait probablement pas vu venir les querelles à Bâle ©APA/AFP
À l’initiative d’un parti dissident fondamentaliste chrétien, les Bâlois se prononceront dimanche sur le financement du Concours Eurovision de la chanson (ESC) 2025. Les opposants critiquent un « pur gaspillage » d’argent public pour un événement musical « blasphématoire ». Bâle a prévu un budget de 35 millions de francs suisses (37,6 millions d’euros) de subventions pour le concours. Si le référendum réussit, l’événement de mai 2025 devrait être nettement plus petit.
“Il faudrait alors réduire l’événement de dix jours à une grande émission télévisée le samedi soir”, explique le porte-parole du CES, Edi Estermann. L’ensemble du programme de soutien en dehors de la scène principale devrait être annulé. «Et cela signifierait bien sûr une valeur ajoutée bien moindre pour la ville et pour l’ensemble de la Suisse», prévient Estermann.
Cette année, Nemo a remporté pour la Suisse l’ESC de Malmö, en Suède. C’est pourquoi la Confédération suisse pourra accueillir pour la troisième fois en mai prochain le concours qui attire régulièrement un large public international. Bâle a battu d’autres villes suisses en tant que lieu.
Mais certains Suisses considèrent le concours Eurovision de la chanson comme une épine dans le pied. L’Union démocratique fédérale (EDU), ultra-conservatrice, s’est mobilisée contre le CES et a imposé le référendum grâce aux signatures qu’elle a recueillies. Lors du vote de dimanche, les Bâlois pourront décider si la ville doit consacrer les 35 millions de francs prévus au concours. Le concours est principalement financé par l’Union européenne de radiodiffusion (UER). Cependant, les sites doivent également contribuer aux coûts, notamment aux coûts de sécurité.
“Le premier argument est financier”, estime Philippe Karoubi, de la direction du parti EDU. “Il s’agit d’une dépense publique totalement disproportionnée, d’un gaspillage total.” Le problème est que l’argent des impôts est utilisé, alors que les bénéfices financiers vont principalement à des entreprises privées comme les hôtels.
Si les choses se déroulent comme lors des compétitions de Malmö et de Liverpool en Angleterre, Bâle peut espérer des recettes d’environ 60 millions de francs suisses de la part du CES. Selon l’UER, Malmö a « enregistré un grand nombre de visiteurs internationaux dans la ville, dépensant généreusement pendant leur séjour » depuis le CES en mai.
Mais le petit parti religieux ne se préoccupe pas seulement d’argent. Le CES véhicule “des idéologies qui violent clairement les valeurs judéo-chrétiennes occidentales et celles de la Suisse en particulier”, dit Karoubi, et est particulièrement offensé par ce qu’il considère comme “l’idéologie transgenre” et “l’éveil” qui se propage. Il y a aussi des « performances blasphématoires » au concours de chant, dont certaines frisent « l’occulte ». La prestation de l’Irlandais Bambie Thug cette année, par exemple, était presque une « sorte de messe noire », raille Karoubi.
Si dimanche une majorité des Bâlois votent contre les millions ESC, les organisateurs seront confrontés à un problème. Ils n’ont pas encore de plan B. Théoriquement, la concurrence pourrait être mise à mal dans une autre ville suisse, “mais il faudrait y réfléchir attentivement, car les préparatifs à Bâle sont déjà bien avancés”, prévient Estermann.
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