Ils ressemblent, pensent et se comportent comme des garçons typiques. Des garçons avec des casquettes, de la musique rap et des jeux de tir. Garçons sans foyer (66 min.), ça aussi. Ils sont temporairement hébergés dans le petit projet résidentiel Wonen Met Kansen. Là, des adolescents néerlandais, qui ont souvent fait un long parcours institutionnel et ne trouvent pas leur place dans une prise en charge régulière de la jeunesse, sont guidés vers une existence indépendante.
Maria Mok et Meral Uslu observent certains jeunes dans leurs activités quotidiennes, assistent à des séances de thérapie hebdomadaires et voient comment ils reçoivent parfois des conseils personnalisés. Les cinéastes ont également laissé les garçons parler longuement de certains des thèmes qui dominent leur jeune vie : la maison, l’amitié, l’image de soi, la mère, la peur, le père (absent), l’avenir, la solitude et le suicide.
Ils dénouent ainsi des vies qui ont souvent été bouleversées au début. Avec des parents qui ne pouvaient ou ne voulaient pas s’occuper d’eux – en raison de problèmes psychologiques, d’épilepsie ou de SEP, par exemple. Après quoi, ils ont été expulsés de leur domicile. “Ma mère va mourir vendredi, elle ne sera plus là vendredi”, dit par exemple Tygo d’une manière remarquablement neutre. Sa mère, atteinte d’un cancer depuis quelques temps, est alors euthanasiée. “Oui, elle veut que je mette cette seringue dedans.”
Il le dit avec la bravade nécessaire. «Pas de père, pas de mère. Alors votre vie touche un peu à sa fin, n’est-ce pas ? Tout le monde meurt.’ C’est une conclusion tragique qu’aucun être humain ne peut comprendre – surtout pas un adolescent sans racines. Les surveillants essaient de soutenir Tygo du mieux que possible, car ses colocataires ne l’encouragent guère. Ils sont trop absorbés par leurs propres affaires.
L’un de ces garçons fantasme lui-même sur l’euthanasie. Il espère toujours une autre solution, dit-il, “mais n’ayant probablement aucune alternative face à cette maladie, je pense que je dois conclure par moi-même que j’attends la mort”. Plus tard, lorsqu’on l’interroge sur le thème de la solitude, il reprend une chanson de Ramsès Shaffy, qu’il connaît grâce à sa grand-mère. « Sammy, ne marche pas si courbé, tu penses qu’ils ne t’aiment pas ?… »
Également dans ce documentaire Mok et Uslu (Longstay, La Défense de Robert M. dans La famille bleue) quant à lui, à nouveau pour une approche très basique, dans laquelle les enchevêtrements de leurs protagonistes sont présentés sans fioriture. Les garçons, leurs histoires (de vie) et les choses qu’ils entreprennent ou vivent doivent le faire. Sans que cela soit davantage encadré ou embelli.
Et les garçons, ils le font.
2024-06-24 01:32:12
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