Voyage/parcours littéraire : Sur les pas de Georges Simenon

Voyage/parcours littéraire : Sur les pas de Georges Simenon

2023-04-30 09:37:55

Monument Simenon place du Commissaire Maigret à Liège

Photo : Karsten Thilo Raab

Le voilà, apparemment désinvolte et détendu, assis sur un banc public de la place du Commissaire Maigret devant la mairie de sa Liège natale. Le chapeau caractéristique sur sa tête; il tient sa pipe, non moins distinctive, de la main gauche, le bras droit étendu sur le dossier de la chaise. Le bronze scintille un peu au soleil. Surtout, les cuisses et les mains sont dénudées et témoignent en même temps de la popularité dont jouit Georges Simenon à ce jour. Parce que presque tout le monde veut toucher au moins une fois le créateur des aventures de Kommissar Maigret ou s’asseoir à côté de lui pour un petit selfie. Qui sait, peut-être qu’une partie de son génie littéraire débordera ?

En bord de Meuse à Liège

En bord de Meuse à Liège

Photo: imago/robertharding

Quoi qu’il en soit, la ville de Liège, comme on appelle Liège en français, n’aurait guère pu mieux placer le monument de son fils le plus célèbre. Car juste en face, la vue tombe sur la maison assez discrète du 24 de la rue Léopold, où Georges Simenon le 13 février 1903 au deuxième étage dans ce qu’il décrit lui-même comme un “appartement sans gaz ni eau” la lumière du monde a vu. Cependant, sa mère Henriette a eu la naissance datée du 12 février par superstition.

La mairie, populairement connue sous le nom de « La Violette », est également étroitement liée à Georges Simenon. Une plaque commémorative en pierre des héros de la guerre est apposée sur la façade. Entre autres, un certain »Arnold Maigret« y est répertorié. Qu’Arnold Maigret était le chauffeur du préfet de police liégeois de l’époque. Que Simenon ait connu l’homme est incontesté. Qu’il ait réellement choisi le nom de son héros le plus célèbre, qui l’a rendu lui et ses héritiers infiniment riches, basé sur Arnold Maigret, restera probablement un secret. Ce qui est certain, cependant, c’est que le jeune Simenon, qui n’avait que 16 ans en tant que futur reporter local pour le quotidien »Gazette de Liége«, se rendait chaque après-midi à la préfecture de police de la place du Marché pour s’informer sur le derniers crimes là-bas – probablement aussi d’Arnold Maigret et signaler les crimes du jour.

D’une manière ou d’une autre, l’écrivain prolifique, décédé le 4 septembre 1989, semble être présent à presque tous les coins de la ville de 195 000 habitants au confluent de l’Ourthe et de la Meuse. Le Pont des Arches est à deux pas de la maison où il est né. Ce pont sur la Meuse a donné son nom au premier roman de Simenon, qu’il a publié en 1920 sous le pseudonyme “Georges Sim”. Dans son premier ouvrage, il traite avec humour des us et coutumes liégeois.

Il ne fait aucun doute que Georges Simenon était un écrivain maniaque qui s’est glissé dans l’âme de ses protagonistes. Il a tenté d’exprimer ce qu’il appelait un morceau de vie réelle entre deux couvertures de livres. Mais Simenon était également connu pour sa polygamie vantarde – il aurait eu des relations sexuelles avec 10 000 femmes. Son amour supposément le plus célèbre était Joséphine Baker, à propos de qui il a écrit un jour qu’elle avait “le seul cul qui rit”.

Son père, cardiaque, décède prématurément et sa mère Henriette dépend désormais de son soutien financier. Quasiment agités, les Simenon changent plus de 30 fois d’appartement dans les années qui suivent, déménageant dans tout Liège. On trouve encore aujourd’hui d’innombrables traces du jeune Georges, notamment dans le quartier d’Outremeuse. Et pourtant, aucun «culte ici-simenon-autrefois-vécu» superposé n’est cultivé ici. Seules exceptions, le buste Simenon sur la place du Congrès, une rue qui porte son nom, et l’auberge de jeunesse moderne, qui porte aussi le nom de l’auteur à l’énergie criminelle positive. Sinon, le quartier sale ici et là rappelle les décors restants du monde du crime de Simenon. Un cadre parfait pour ses romans, dans lequel il n’est pas rare que des gens ordinaires deviennent des meurtriers à travers des événements banals.

De manière générale, Outremeuse impressionne par un enchevêtrement de couloirs et de passages cosy et accueillants, dont certains ressemblent à des cours privées. Des chapelles murales, niches avec de petites statues de la Vierge Marie, ornent les maisons des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans l’une des arrière-cours se trouve “La Caque”, le tonneau à harengs, ce tout petit lieu de rassemblement où Georges Simenon rencontrait régulièrement ses amis artistes buveurs et fumeurs. Parmi eux se trouvait le peintre Jean Joseph Kleine, qui se serait pendu le 2 mars 1922 avec un nœud coulant autour du cou à la poignée de porte de l’église Saint-Pholien voisine. Simenon, qui a toujours douté du suicide de Kleine, a traité ce triste événement dans son roman Le Pendu de Saint Pholien.

En passant devant les maisons, les écoles et les églises de Simenon, il est indéniablement clair que Liège était la malédiction de Simenon mais aussi la bénédiction de son succès. Tout au long de son œuvre, il y a des paysages, des personnalités et une ambiance encore en partie liégeoise. Il s’agit notamment des bâtiments résidentiels le long de la Montagne de Bueren, des 373 marches qui mènent à la citadelle. En font notamment partie les marchés aux puces déjà légendaires d’Outremeuse et des bords de la Meuse – notamment “La Batte”, le plus long marché aux puces d’Europe, qui a toujours lieu le dimanche. Simenon le décrit ainsi : « Au petit matin, le plus beau spectacle du monde se présente dans une symphonie de bleu et d’or : Partout, à perte de vue, le marché s’étale : à gauche le marché aux légumes, à droite le marché aux fruits ; Des milliers de paniers en osier marquent de véritables routes, des impasses, des carrefours ; Des milliers de commères aux jambes courtes ont les poches de leurs jupes à trois épaisseurs pleines de monnaie.”

D’une certaine manière, le temps semble s’être arrêté lors de la visite de »La Batte«. On se sent inévitablement transporté à Simenons Liège au milieu des trésors antiques. Une ville qui n’a jamais lâché l’auteur. Plus tard, il s’est inspiré des images, des sons, des odeurs et de l’atmosphère de la ville industrielle montante de Liège pour décrire ses nouveaux décors. Lorsqu’il écrivait sur Concarneau, il parlait de Liège. Et les avocats, commerçants, veuves, commis d’assurances et autres protagonistes dont les sinistres se déroulent à Los Angeles, Amsterdam ou Paris étaient tous liégeois comme Simenon qui, le 10 décembre 1922 à la gare de Guillemine, embarqua seul dans le train de nuit pour Paris et de là revint dans sa ville natale que quelques fois de plus.

L’auteur a effectué des recherches avec le soutien de Thalys et de Belgique Tourisme Wallonie.

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