Voyager sans dépenser un euro dans l’hébergement : Tony a rencontré plus de 50 nationalités

Voyager sans dépenser un euro dans l’hébergement : Tony a rencontré plus de 50 nationalités
Tony Boucher a accueilli plus de 200 « surfers » chez lui, à Chartres (©MR / Actu Chartres)

Voyager et faire voyager autrement. Le « couchsurfing », littéralement partage de canapé, Tony, habitant de Chartres (Eure-et-Loir) s’y est lancé en 2016. Depuis, son appartement beauceron a vu se poser les valises de 200 voyageurs, des quatre coins du monde.

Voyager pour zéro euro

Le principe du couchsurfing est très simple : être hébergé ou héberger gratuitement un ou quelques voyageurs, le plus souvent pour des périodes très courtes, d’une à trois nuits dans la plupart des cas. Proposer un lit, un canapé, un repas ou juste un café à des gens de l’autre bout du monde susceptibles de venir visiter son pays. L’objectif du couchsurfing, plus facile à pratiquer « seul qu’à deux » selon le Chartrain, est de pouvoir partager le quotidien de ses hôtes et de bénéficier de leurs conseils. La plateforme a été lancée en 2004.

Grand voyageur, de 2 à 3 mois par an en vadrouille, Tony saute le pas il y a 6 ans maintenant. Il s’est fait héberger quelques fois en Italie ou encore au Nicaragua, mais il a surtout hébergé chez lui. Plus de 200 fois pour être précis, et a croisé plus de 50 nationalités différentes, des Allemands aux Américains en passant par des Égyptiens et des Vietnamiens. De mai à septembre, « la période du couchsurfing », il a accueilli plus de 40 surfers par an, avant que la crise du coronavirus ne vienne frapper un grand coup.

S’il a tendance à privilégier les randonneurs, les cyclotouristes mais essentiellement les voyageurs étrangers, un quart de ses visiteurs restent tout de même français, au sein des deux gros tiers européens. Le restant est complété par des visiteurs nord-américains ou asiatiques.

Partage et échange

Ce qui attire le plus Tony dans le couchsurfing, au-delà de pouvoir parler anglais ou espagnol, c’est l’échange. C’est un mot qui revient souvent à l’évocation de cette pratique. Loger un voyageur espagnol amène forcément des discussions, sur les coutumes locales, les différents voyages… tout un monde à refaire. C’est aussi pour cela qu’il recherche davantage à accueillir des voyageurs étrangers, davantage en quête de découvertes, d’informations sur les lieux aux alentours.

Comme cette fois où 3 hongkongais ont déposé leurs bagages dans son appartement. Pas n’importe quels voyageurs, puisque les deux femmes du groupe sont venues à vélo, et ont commencé leur périple… depuis Hong-Kong, soit largement plus de 10 000 kilomètres sur deux roues. Elles sont allées chercher un ami à Paris et sont ensuite descendues sur Chartres. Après ces 100 kilomètres de pédalage, elles étaient en pleine forme, c’était moins le cas pour lui, qui avait bien besoin de repos au calme…

C’est d’ailleurs ce genre de moment que Tony apprécie le plus dans le couchsurfing, sur la terrasse avec une bière ou une pizza en train de discuter, ou bien d’aller voir un concert ensemble durant les festivités estivales chartraines. Si les contacts avec d’anciens hébergés sont rares, il en existe tout de même quelque uns : par exemple avec une voyageuse canadienne, dont Tony a reçu une carte postale pour la nouvelle année.

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Rendez-vous en terre inconnue

S’il devait choisir le meilleur moment lié au couchsurfing, celui se trouverait surement en Iran. Il y a passé deux grosses semaines en tant que surferchez différents hébergeurs, et a été choqué par le niveau « énorme » d’hospitalité qui y règne, le tout sans dépenser un seul euro pour se loger. Il a notamment été chez un Iranien aujourd’hui expatrié en Allemagne rencontrée lors d’un voyage en Croatie, mais aussi chez un médecin cardiologue local.

Il est resté 3 jours avec lui, et ce dernier a calé ses congés au même moment pour pouvoir être avec son invité. Ce médecin l’a emmené en balade toute la journée pour observer cascades et autres, invité au restaurant, et Tony s’est senti obligé de s’absenter pour régler la note en douce avant que l’addition arrive au pour tenter de rendre un petit peu la pareille… Aujourd’hui, il est encore en liaison avec l’un de ses hébergeurs sur place, et prévoit d’y retourner.

À l’opposée, les mauvaises expériences sont elles peu nombreuses. Si les discussions et le partage sûrement les points forts du couchsurfing, ils peuvent parfois être compliqués par les voyageurs eux-mêmes. Tony en a connu qui s’enfermaient dans leurs chambres, donc niveau partage, c’est coton. Les mauvais commentaires sur la plateforme peuvent aussi gêner.

Et il faut bien le dire, la situation a bien changé, il y a une petite sensation de manque vis-à-vis de la réception de voyageurs, le partage ou les discussions avec eux…

Le coronavirus laisse des traces

Et cela à cause de deux facteurs : tout d’abord la pandémie de covid-19 qui a mis un stop net aux voyages internationaux, et donc au couchsurfing. Le tourisme est reparti à l’échelle mondiale, certes, mais la demande de surfers est bien moindre. Cette année, il a accueilli 2 personnes seulement. En comparaison avec la période de 2016 à 2019, il y a de quoi se mouiller la nuque.

Le deuxième facteur est aussi lié à la pandémie, mais vient du couchsurfing en lui-même : la plateforme, basée à San Francisco aux États-Unis, a subi de grosses pertes financières durant ces deux années d’arrêt. En réaction, elle demande maintenant à ses utilisateurs de… payer, tout simplement. La tarification est à 15 € à l’annéece qui a encore rebuté certains potentiels voyageurs, et qui casse le principe même du couchsurfing, non pécuniaire. Si le fait de payer peut s’avérer compréhensible pour les personnes hébergées, elle l’est beaucoup moins pour les hébergeurs, qui font déjà l’effort d’accueillir des voyageurs gratuitement.

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