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« Watchpeople : des montres suisses mais pas ennuyeuses » : Quand la liberté horlogère s’exprime…

by Nouvelles
« Watchpeople : des montres suisses mais pas ennuyeuses » : Quand la liberté horlogère s’exprime…

« Swiss, mais pas ennuyeux » : Watchpeople à la recherche de nouvelles libertés horlogères…

FESTINA : Plongées certifiées…
Derrière la marque suisse Festina, active depuis 1902, se trouve la force du groupe espagnol Festina qui possède plusieurs autres marques (dont Perrelet dans le secteur du luxe) et plusieurs manufactures industrielles en Suisse (où se trouvent les principaux sites de production) ainsi qu’en France ou en Europe. Il est important de noter que le groupe Festina vend environ cinq millions de montres par an. Derrière le cadran de la nouvelle série des plongeuses automatiques « Made in Switzerland » de Festina se trouve un mouvement « manufacture » Newton de haute qualité mécanique à remontage automatique, officiellement certifié pour sa précision chronométrique (COSC) et protégé par un boîtier en acier de 47,3 mm étanche jusqu’à 300 mètres (30 atmosphères). La lunette tournante est en céramique, le bracelet en acier (un deuxième bracelet en caoutchouc est offert) et la position originale de la couronne de remontage, parfaitement protégée à deux heures, confère à la montre une identité très virile. Six couleurs de cadran sont disponibles, le tout à un prix très abordable (autour de 1 90 euros), compte tenu des atouts de cette « plongeuse » qui n’a rien à envier à des références beaucoup plus prestigieuses.

HAMILTON : Bleus légendaires…
Si vous allez voir « Dune : deuxième partie » au cinéma, ne manquez pas les montres spécialement créées par la maison Hamilton pour l’univers fantastique de Dune. Les relations entre Hamilton, une marque suisse aujourd’hui mais longtemps américaine, sont aussi riches qu’anciennes. Pour ce « Dune : deuxième partie », Hamilton n’a pas adapté l’un des modèles de ses collections au scénario : il fallait créer une « Desert Watch » à l’identité purement frissonnante – ce qui a été fait avec succès, avec une montre extraordinaire qui n’est disponible que sur la planète Arrakis (l’autre nom de Dune). Cette « Desert Watch » a inspiré Hamilton à créer deux autres montres dédiées à la vision épique du film et de l’œuvre de Frank Herbert. La Venture XXL Bright Dune Limited Edition propose un cadran aussi bleu que les yeux des Fremen : on retrouve sur son cadran les lignes lumineuses bleues de la « Desert Watch » [ce cadran s’illumine en bleu quand on actionne le poussoir à neuf heures] mais son boîtier triangulaire en acier traité PVD noir (52 mm x 46,6 mm) est, en soi, un premier voyage dans une autre dimension – comptez 1 845 euros pour vous embarquer ainsi équipé vers Arrakis. À gauche, la « Desert Watch » hors commerce de Dune : deuxième partie tous les amateurs rêvent d’en avoir une – espérons que l’état-major d’Hamilton exaucera leurs vœux…

DÉFAILLÉ : Inspirations iconoclastes…
Cette marque n’est pas de celles qu’on prend au sérieux, sans doute parce qu’elle ne se prend pas elle-même au sérieux – ce qui est plutôt bon signe pour des créations qui remixent les codes identitaires qui sont dans l’air du temps pour reformuler quelques icônes de la modernité horlogère. On n’est plus du tout dans le « Made in Switzerland » mais dans un univers qui rend hommage à ce que le « Made in Switzerland » a pu avoir de meilleur, non sans clins d’œil, pieds de nez et langues tirées aux bons usages helvétiques de la montre. Proposée sous les 300 euros, la nouvelle série des chronographes Urban Retro témoigne de cette passion iconoclaste : on pourra trouver à ce boîtier de 40 mm et à ce cadran « panda » des airs de Breitling et de TAG Heuer ou de Longines, avec des couleurs à la Rolex ou à la Tiffany & Co – on pourrait sans peine allonger cette liste. L’étanchéité est garantie à 50 mètres (de profondeur, pas de la chaise longue), le mouvement « hybride » (électro-mécanique) est japonais (TMT VK64) et les deux bracelets donnent dans le goût rétro. On sent beaucoup de culture horlogère derrière le non-conformisme syncrétique de cette Urban Retro. Difficile de reprocher quoi que ce soit à une montre aussi inspirée, dans un tel style à un tel rapport qualité-prix…

WATCHPEOPLE : Pastiches libertaires…
Une nouvelle marque sur le marché des montres, alors que la vague des « icônes » horlogères nées il y a un demi-siècle et désespérément célébrées, encensées, exploitées et vite usées par le marketing de grandes et petites marques de moins en moins créatives : les montres Watchpeople se revendiquent comme un manifeste de liberté pour ceux qui les portent en se moquant des « fétiches » horlogers qu’elles parodient en les sublimant dans le silicone bariolé dont elles se parent. Miracle des lois physiques de l’attraction : ces « caricatures » post-modernes de modèles glorieux hérités du passé avancent à la bataille sous la bannière « Made in Switzerland » ! On n’est jamais mieux trahi que par soi-même : cette réappropriation culturelle va faire grincer quelques dents ! Plus amusant encore : les montres trouble-fête de Watchpeople, dans leur explosion de couleurs vives et leur joyeux mélange de matières et de références esthétiques, rendent le clin d’œil libertaire très accessible (150 euros à 250 euros selon les modèles et les mouvements) – ce qui poussera les amateurs non-conformistes à s’offrir les pastiches quand ils n’auront pas les originaux, tandis que ceux qui ont la chance de posséder les originaux se feront un plaisir de porter les pastiches pour ne pas se faire couper le bras en portant leurs icônes spéculatives. Donc, carton plein pour Watchpeople, nouvelle séquence horlogère pleine de malice, aujourd’hui orchestrée par l’équipe belge qui avait bâti le succès de la marque Ice-Watch face à l’empire Swatch : serait-ce une nouvelle et très picrocholine bataille horlogère entre Wallons et Romands ? La liberté d’aimer les montres, c’est la liberté de les aimer dans toutes les expressions de leur identité…

LIP : Coquetteries vintage…
Les historiens de l’horlogerie vont vous expliquer doctement que les plus célèbres « montres de forme » – celles qui ne sont pas rondes – sont la Reverso de Jaeger-LeCoultre, la Tank de Cartier ou la Prince de Rolex. Ils oublient simplement que la montre de forme rectangulaire la plus célèbre de son époque a été la T18 de Lip, dont 400 000 exemplaires ont été vendus par la célèbre manufacture française entre 1933 et 1949. Célèbre pour son mouvement mécanique (remontage manuel) de forme rectangulaire, c’est la T18 qui a eu l’honneur d’être dotée du premier tourbillon mécanique de poignet de l’histoire des montres et qui a été offerte en cadeau à de nombreux chefs d’État et célébrités politiques, notamment Winston Churchill, qui a reçu le sien en 1948. C’est cette T18 « Winston Churchill » que la nouvelle équipe de Lip – marque de retour dans son berceau bisontin – vient de rééditer, en 180 exemplaires, dans l’esprit de la T18 de l’époque, avec les codes esthétiques de l’époque : un mouvement mécanique refait à l’ancienne, à partir de composants suisses (La Joux-Perret), assemblés, finis et contrôlés dans la région de Besançon, comme en témoigne le fier « Besançon France » apposé à la place du traditionnel « Made in Switzerland ». Même la précision est d’époque : plus ou moins douze secondes par jour. Coquetterie ultime de cette nouvelle T18 tricolore : son prix en euros a été fixé au niveau de ce qu’il était en 1948 (équivalent en francs constants) : 2 490 euros. Cette future pièce de collection sera rapidement épuisée : ne tardez pas pour vous offrir cette montre d’anthologie, qui rivalise sans rougir avec les références suisses les plus célèbres de la spécialité…

BON A SAVOIR : En bref, en vrac et en toute liberté

•••• OBSERVATION DE LUNE : Onze valises », qui abritaient chacune onze MoonSwatch (montres Omega x Swatch « Mission to Moonshine Gold ») ont été vendues aux enchères par Sotheby’s au profit de la fondation Orbis (lutte contre la cécité et les troubles de la vue chez les enfants). Montant total de la vente : un peu plus de 550 000 euros, qui ont été intégralement reversés à Orbis. C’est une confirmation de la bonne santé du marché de la montre de collection, qu’elle soit vintage ou contemporaine pourvu qu’elle soit effectivement rare et « forte »… •••• MORGAN STANLEY : Mis au point en collaboration avec LuxeConsult (le bras armé du consultant horloger suisse Oliver R. Müller), ce rapport est le « juge de paix » qui fait autorité dans l’industrie des montres. L’édition 2024 établit le Top 50 des marques horlogères suisses, avec leur chiffre d’affaires et leur volume de production. Trois faits marquants de l’année : 25 marques trustent 90 % du chiffre d’affaires total de toute l’horlogerie suisse, les 325 autres devant se partager les 10 % qui restent. Leader absolu de la spécialité : la maison Rolex, qui dépasse les 10 milliards de chiffre d’affaires. Nouvel entrant dans le cercle des autres marques “milliardaires” en chiffre d’affaires : Vacheron Constantin, à la huitième place derrière Rolex, Cartier, Omega, Audemars Piguet, Patek Philippe, Richard Mille et Longines. On s’amusera à examiner l’ascension de certains et la descente aux enfers d’autres de 2017 à 2023 (remerciements à Morgan Stanley/LuxeConsult pour la reproduction de ce tableau)… •••• RESERVOIR : Popeye à dos de chameau, il fallait oser cette édition limitée, exclusivement réservée au réseau des boutiques Ahmed Seddiqi & Sons, leader de l’horlogerie de luxe à Dubaï et dans les Émirats. Des « vrais » chiffres arabes [donc indiens !] pour les minutes rétrogrades et les heures sautantes (à six heures) : en prime, le bras tatoué du fameux marin pour pointer du doigt à la bonne heure, sur fond de dunes et de palmiers, un soir de pleine lune. Pour ce voyage dans le désert, Popeye s’est habillé en pirate : allez savoir pourquoi ! On ne sait pas si les chameaux aiment les épinards, mais cette collaboration entre Reservoir, marque indépendante française, et les Bédouins est un beau coup pour consolider l’internationalisation de Reservoir. Comptez 4 900 euros pour ce Popeye habillé en pirate dans son boîtier de 41,5 mm avec mouvement automatique La Joux-Perret, le tout « Made in Switzerland » comme il se doit…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES
Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, média facture d’informations horlogères depuis 2004…
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