Western révisionniste et anti-romantique – Il Sole 24 ORE

Western révisionniste et anti-romantique – Il Sole 24 ORE

Le début de L’anglais (sur Paramount+ à partir du 8 mars) pourrait être décevant : une longue séquence lente avec voix off qui raconte la rencontre entre un homme et une femme, sur un montage d’images qui placent le décor dans le Far West de la fin du XIXe siècle. Mais déjà, il y a au moins quelques éléments qui attirent l’attention : la voix elle-même, surtout celle d’Emily Blunt (qui joue la protagoniste Cornelia Locke), et l’air mystérieux que les images parviennent à évoquer.

Le cœur de l’histoire est la rencontre improbable entre Lady Cornelia, une femme noble qui a atteint les prairies américaines depuis l’Angleterre pour venger la mort de son fils, et Eli Whipp / Wounded Wolf (joué par un stellaire Chaske Spencer), un Pawnee natif qui il a combattu dans l’armée américaine et maintenant il aimerait pouvoir posséder un terrain dans le Nebraska, où il pourrait mener une vie tranquille. L’intrigue est, en réalité, beaucoup plus complexe et les détails sont parfois difficiles à comprendre, mais l’évolution de la relation entre les deux protagonistes compense amplement toute confusion.

On a déjà vu de nombreux westerns révisionnistes, anti-romantiques, violents qui montrent les multiples faces sombres de l’expansion américaine, mais dans cette série créée par Hugo Blick (La femme honorable, La terre noire monte) il y a un surplus de style qui le rend d’autant plus intéressant : des vues panoramiques sur les prairies aux villes nouvellement construites, des fusillades aux contre-champs, Blick (qui a écrit et réalisé les six épisodes) a la capacité indéniable de placer la caméra là où on ne s’y attendrait pas, transformant ainsi la simple descente d’une femme de calèche en mini pièce théâtrale à la fois grotesque et pleine de le suspense. Les plans fréquents de points de vue aliénants ajoutent une patine de grotesque à une histoire qui se veut épique. Un autre élément très réussi sont les dialogues, courts et fragmentaires, très crédibles mais en même temps presque lyriques.

Ensuite, il y a un casting du plus haut niveau : étant une coproduction de la BBC, certains personnages secondaires sont joués par des acteurs britanniques du niveau de Ciarán Hinds (Rome, La terreur), qui déjà dans le premier épisode donne vie à un méchant parfait, charismatique et révoltant.

En savoir plus

L’anglais
Hugo Blick
Paramount+, à partir du 8 mars

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.