2024-02-26 14:54:25
Ce n’est pas comme si les auteurs du groupe viennois n’avaient écrit aucune pièce de théâtre. H. C. Artmann a publié en 1969 un volume de 500 pages contenant des textes dramatiques (« Le voyage sur l’île de Nantucket »), et le volume théâtral en cours de production dans l’édition de Gerhard Rühm est également volumineux. Il existe par exemple une « étude de la nature » minimaliste : « ouvrez le rideau. défloration. Fermez le rideau. « Bien entendu, ces pièces ne sont presque jamais jouées et la soirée au Volkstheater de Vienne, basée sur des textes du groupe viennois, ne présente pas non plus ces œuvres dramatiques. Il en va de même pour cette maison : il vaut mieux brouiller et adapter des textes que de jouer des pièces.
Dans l’univers des néo-avant-gardistes viennois, la poésie dialectale n’est qu’un domaine parmi tant d’autres et probablement pas le plus important. Dans la perception du public du groupe viennois, qui comprenait Artmann et Rühm ainsi que Konrad Bayer, Friedrich Achleitner et Oswald Wiener, il était initialement au premier plan. Le groupe d’Artmann “med ana schwoazzn dintn” de 1958 est encore aujourd’hui le plus grand succès, et “hosn rosn baa” (avec des textes d’Achleitner, Artmann et Rühm) devait en succéder.
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Des décennies plus tard, c’est encore cette approche du groupe viennois que le réalisateur Wolfgang Menardi choisit pour sa revue vaguement structurée « heit bin en ned munta woan », qui n’obéit à aucune dramaturgie convaincante. Menardi raconte avoir été impressionné lorsqu’il était enfant par les “Black Songs” de H. C. Artmann interprétées par Helmut Qualtinger. Un touriste du nord de l’Allemagne qui se perdait au Volkstheater verrait ce soir-là confirmés tous les clichés sur Vienne qu’il avait lus dans son guide de voyage : le macabre, l’humour noir, le désir de mort. Certes, les poèmes, notamment ceux d’Artmann et de Rühm, sont ici une grande source d’inspiration. Contrairement à ces textes – à l’exception peut-être de quelques poèmes d’Artmann – Menardi se vautre dans les clichés au lieu de les déconstruire. On pourrait aussi dire : Il leur enlève l’aiguillon.
Devant le rideau, Claudia Sabitzer discute de son rôle de « Pompfüneberer » (entrepreneur de pompes funèbres). Le texte est basé sur un film documentaire réalisé par Árpád Bondy et Margit Knapp sur le cimetière central de Vienne. Le rideau ouvert révèle une vue de l’appartement municipal de Mme Q., avec Samouil Stoyanov également choisi comme travesti. L’appartement est décoré d’oiseaux empaillés, Mme Q. dans sa tenue conservatrice semble être sortie d’une œuvre de Werner Schwab ; Un combo composé d’Ingrid Eder, Flora Geißelbrecht et Sixtus Preiss porte également l’uniforme des bourgeois de banlieue.
Alignés comme un collier de perles, les textes d’Artmann, Rühm & Co. se succèdent dans un ordre quelque peu aléatoire – tantôt déclamés, tantôt par téléphone, parfois assez joliment arrangés musicalement par Matteo Haitzmann – et des intermèdes burlesques. Chaque fois que le téléphone sonne, Mme Q. se contracte ; Tenter de positionner le téléviseur devant les toilettes et d’orienter correctement l’antenne se transforme également en acte de clown. Puis elle se couche à nouveau comme un cadavre, jure à travers la fenêtre dans la cour ou remplit la scène avec l’« Ave Maria » ringard de Gounod/Bach. Matteo Haitzmann, en tant que jeune blond aux cheveux bouclés, doit également servir de surface de projection érotique à Q. – et à la fin, en tant qu’adorable cadavre nu, il doit aussi danser avec elle.
L’éventail des textes s’étend du sentimental – quand Artmann écrit sur les myosotis qui poussent des doigts de ceux qui désirent – au brutal dans Rühm : “ge scheissn/ du oasch/ du beidi schleich di/ sunsd brunz ia seidi / in dei goschn/ et merde là de doschn/ voe«; Le réductionnisme de l’Achleitner de Haute-Autriche se démarque quelque peu (« so/so/a/m/hm/hm/hm »). Tout cela est porté sur scène avec virtuosité et est applaudi par le public – seul Menardi aurait pu tout aussi bien reprendre des chansons viennoises ou de l’Austropop : le public enthousiaste de la première qui a célébré ses favoris ne s’en serait probablement pas soucié.
Finalement, la réalité envahit la revue burlesque – n’est-ce pas ? Les participants avec qui j’ai parlé après la première n’étaient pas d’accord quant à savoir si l’urgence médicale qui a interrompu la représentation était réelle ou faisait partie de la production. Soudain, les lumières de la salle se sont allumées, les ambulanciers sont intervenus, le directeur commercial a pris le micro et a expliqué la situation. Le fait qu’il ait également demandé au public si un médecin était présent pourrait rendre sceptique. N’y a-t-il plus de médecins de théâtre ? Si c’était une coïncidence, il semblait avoir reçu un ordre. Gerhard Rühm, le dernier survivant du groupe viennois, présent dans le public, était convaincu qu’il s’agissait d’une production. Il n’est d’ailleurs pas coincé dans les années 50, mais il est toujours aussi enclin à expérimenter – plus jeune que ses dramaturges.
Dans leurs meilleurs textes en dialecte, les auteurs du groupe viennois ont réussi à étendre et à exagérer les clichés associés à leur ville et finalement à les éliminer. Cette soirée au théâtre ramène leurs textes dans une ambiance d’humour noir et de bien-être. Le « puissant agent d’aliénation », tel que Rühm comprend le macabre de la poésie dialectale, ne prend pas tout son sens. Vienne est à nouveau en fête, mais le groupe viennois n’est que dans une mesure limitée très adapté au folklore.
Prochaines représentations : les 16, 24 et 31 mars.
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