Un été peu remarquable d’un point de vue météorologique
La saison estivale qui touche à sa fin ne laissera pas un souvenir mémorable. Tout d’abord, les températures élevées se sont faites rares. Aucune canicule n’a été enregistrée durant les trois mois de juin à août et il y a eu peu de journées avec des températures maximales de 30 °C ou plus. Cependant, ce sont surtout les précipitations qui ont retenu l’attention. La combinaison des deux éléments a donné une saison estivale décevante. Le phénomène El Niño, qui était prévu, a contribué à ce temps défavorable cet été, selon le météorologue Réjean Ouimet. Cet été a été le 31e pire enregistré à Montréal depuis les années 1940, tandis que l’été El Niño précédent en 2015 a été le 25e pire de tous les temps.
Un mois d’août pluvieux dans tout le Québec
Le mois d’août a été caractérisé par des précipitations abondantes dans tout le Québec. Gaspé a même battu un record avec 302,2 mm de pluie, dépassant de près de 100 mm le précédent record établi en 1990. À Val-d’Or en Abitibi, le mois d’août a été très pluvieux, avec un total de précipitations dépassant de 170 % la normale.
Des températures plus fraîches en août
En ce qui concerne les températures moyennes du mois d’août, il y a eu peu d’écart par rapport à la normale. Cependant, on a pu observer une différence plus marquée concernant les températures maximales. En effet, si la chaleur a été absente pendant la journée, les nuits ont été relativement douces. Cela s’explique en partie par la présence de nuages, qui ont contribué à conserver la chaleur dans l’atmosphère la nuit et à limiter le réchauffement solaire en surface pendant la journée. Selon Réjean Ouimet, le mois d’août a été frais au Québec, avec aucune journée au-dessus de 30 degrés. Le creux météorologique positionné à l’ouest du Québec en début d’été s’est déplacé sur la province en deuxième moitié de saison, limitant ainsi la chaleur.
Un été pluvieux dans la plupart des régions
Une seule région, le nord-ouest du Québec, a connu un été plus sec que la normale. L’Abitibi a été durement touchée par cette situation en raison de l’activité importante des feux de forêt. Toutes les autres régions ont reçu des précipitations supérieures à la normale. De plus, Sherbrooke (600 mm), Québec (534 mm) et Gaspé (541 mm) ont battu des records de pluie datant de plus de 40 ans. Réjean Ouimet estime que cet été est l’un des plus pluvieux depuis l’été 1972 à Montréal, avec le troisième plus grand total de précipitations des 80 dernières années. Il note également que depuis 2010, cinq étés font partie des dix plus pluvieux depuis le début des relevés, ce qui semble être une tendance à surveiller à l’avenir.
Cet article a été réalisé avec la collaboration des météorologues Bertin Ossonon et Réjean Ouimet.
