Xavi a encore toutes ses dents mais a perdu un trophée en route, mercredi soir à San Mamés, au moment de fêter les premières minutes de son 44e anniversaire. Minuit était passé quand, au bout du suspense, l’Athletic Club a fini par être récompensé de son excellent match. Iñaki puis Nico Williams ont successivement assommé le Barça en prolongation (4-2), et contraint le club catalan à oublier un nouveau titre, dix jours après sa défaite en finale de la Supercoupe d’Espagne.
Après cette sortie de route en quarts de finale de la Coupe du Roi, l’étau se resserre fatalement autour de l’entraîneur catalan. On ne fait ici que suivre sa logique : “Cette année, l’objectif est de remporter des titres importants, la Coupe du Roi, la Liga ou la Ligue des champions. Si les objectifs ne sont pas atteints, je serai le premier à dire que je ne les ai pas atteints et je partirai”assurait-il après avoir été corrigé par le Real en Supercoupe (4-1).
Reste donc la Liga, où le Barça a moins d’avance sur le 5e (3 points) que de retard sur le deuxième (7 points) et la Ligue des champions, dont il est inutile de rappeler la difficulté, même si le huitième de finale face à Naples est abordable sur le papier. La situation est, sinon critique, tendue.
Ces dernières heures, le Barça a insisté pour renvoyer l’image d’un club serein, ce qui veut souvent dire l’inverse. “Je suis tranquille car les titres les plus importants sont encore jouables, comme la Liga et la Ligue des champions, et nous nous battrons pour eux comme nous l’avons fait aujourd’hui”assurait Xavi mercredi soir après la rencontre.
Un interne, on se dit “très calme”, rassurés par “une équipe compétitive” capable de se battre pour remporter les deux titres en jeu, comme le relaye Mundo Deportivo. Le média catalan explique par ailleurs que le président barcelonais Joan Laporta a attendu ses troupes, dont Xavi, pour les encourager et les réconforter devant le car après la rencontre.
Mais combien de temps cette union sacrée – au moins de façade – peut-elle perdurer ? Xavi a insisté lui-même : “Ils exigent de moi des titres ou, tout au moins, de concourir pour eux, je ne découvre rien”. Surtout, son équipe affiche trop régulièrement un visage indigne d’une équipe voulant se positionner pour les trophées les plus importants.
Se déplacer à Bilbao est rarement une partie de plaisir, encore moins en Coupe. Mais mercredi, le Barça a tiré presque trois fois moins que son adversaire (6 tentatives contre 17), pris quatre buts pour la deuxième fois en dix jours et la troisième fois depuis le 10 décembre. Et s’est présenté en victime, tant dans l’incapacité de réagir en fin de match – avec une apathie assez frappante – que dans les propos.
Il y a un très bon potentiel, que je sois entraîneur ou non
“Nous avons essayé, nous avons très bien joué contre une grande équipe qui est très forte à domicile. J’ai déjà dit que nous avions eu de la malchance lors du tirage au sorta tenté de justifier Xavi. “Nous devons être fiers d’avoir essayé jusqu’au bout”. On se demanderait presque si les Catalans ne se considéraient pas comme un petit poucet à San Mamés.