Zelensky assure que l’Ukraine a besoin de plus de temps pour lancer la contre-offensive | International

Zelensky assure que l’Ukraine a besoin de plus de temps pour lancer la contre-offensive |  International

2023-05-11 22:15:25

L’Ukraine a levé le pied de l’accélérateur de la grande contre-offensive qu’elle annonce depuis des mois pour tenter de récupérer le territoire occupé par les forces russes et briser certaines lignes qui stagnent depuis l’an dernier. Mener cette opération militaire à ce moment signifierait payer un lourd tribut en vies humaines, a déclaré jeudi le président Volodimir Zelenski. “Nous devons attendre, nous avons besoin d’un peu plus de temps”, a déclaré le président, pour lancer ce qui devrait être le plus grand mouvement de son armée depuis que la Russie a commencé l’invasion à grande échelle en février 2022. Zelensky comprend, dans une interview à la BBC , que ses soldats sont prêts en nombre et en motivation, mais qu’ils n’ont pas toutes les armes dont ils ont besoin et que, selon lui, les alliés ont promis.

De ses paroles, une fois de plus, un appel aux alliés pour qu’ils envoient plus de véhicules et de munitions avec lesquels combattre l’invasion émerge. Dans le même temps, il est possible que l’annonce présidentielle soit une stratégie de rattrapage, puisque des sources militaires ukrainiennes reconnaissent que tout est désormais prêt pour lancer l’attaque.

“En termes d’équipement, tout n’est pas encore arrivé”, a insisté Zelensky, qui doit rencontrer le pape à Rome ce samedi, selon des sources vaticanes. Il évoque plus précisément les véhicules blindés qui vont « protéger » ses unités. “Nous pouvons avancer avec ce que nous avons et je pense que nous pouvons réussir, mais nous allons perdre beaucoup de monde et je pense que c’est inacceptable”, a déclaré le président à son siège de Kiev.

Le ministre des Affaires étrangères Dmitro Kuleba a tenté cette semaine de réduire les attentes concernant l’opération militaire. “Ne considérez pas cette contre-offensive comme la dernière, car nous ne savons pas ce qui en sortira”, a-t-il déclaré dans une interview au journal allemand Image. Le chef de la diplomatie ukrainienne en a profité, comme presque tous les responsables du gouvernement de Kiev le font habituellement lorsqu’ils interviennent dans les médias étrangers, pour réclamer à Berlin davantage d’armes et de munitions en tous genres.

En septembre dernier, l’Ukraine a donné un coup de hache surprise aux positions de l’armée russe dans la province de Kharkiv. Cette contre-offensive a permis de conquérir en quelques jours des dizaines de villes occupées depuis six mois. Les Ukrainiens ont forcé les troupes d’invasion à se retirer aux confins de la région voisine de Lugansk. Or, les autorités de Kiev commentent publiquement la contre-offensive qu’elles préparent depuis tant de mois que l’effet de surprise ne sera guère aussi important qu’à cette occasion.

Le moment de la contre-offensive ukrainienne est déterminé par deux variables : d’une part, la disponibilité des armes fournies par ses alliés de l’OTAN ; D’autre part, la météo. Dans le premier cas, une porte-parole de l’état-major général des forces armées ukrainiennes a assuré à EL PAÍS la semaine dernière que les chars Leopard étaient déjà situés au front. Des sources militaires dans la région orientale de Donetsk ont ​​assuré à ce journal que tout était prêt sur toutes les lignes de front pour lancer l’attaque, et qu’une stratégie était en cours pour semer la confusion chez l’ennemi.

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Ce journal a pu confirmer que des pétroliers entraînés au combat avec Leopard sont déjà en première ligne dans la région sud de Zaporijia. Pourtant, à Donetsk, la plus chaude de la guerre, des officiers d’une brigade blindée ont expliqué cette semaine que leurs soldats s’entraînaient toujours à l’étranger à l’utilisation de ces véhicules blindés de fabrication allemande. Les partenaires ukrainiens se sont engagés à fournir 150 unités Leopard.

L’autre condition pour lancer l’offensive est le temps. Oleksii Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, a répété le mois dernier que la pluie déterminerait à quelle heure en mai commencerait la campagne militaire pour percer les défenses russes. Ce mois de mai, il y a peu de précipitations en Ukraine, ce qui faciliterait la circulation des véhicules blindés, tant des chars lourds que des véhicules de transport d’infanterie. Selon les prévisions, Kiev recevra environ 700 de ces véhicules blindés pour la contre-offensive afin de transporter des troupes.

Mikola Bielieskov, l’un des principaux experts de l’Institut national d’études stratégiques, un organisme dépendant de la présidence ukrainienne, a expliqué en mars dernier que l’ampleur de ce que son armée prévoit est si grande qu’il est fort probable que la contre-offensive ait eu lieu en juin ou même juillet.

Les propos de Zelensky s’inscrivent dans la complexité d’une opération offensive de cette envergure, dans une ligne de guerre qui s’étend sur quelque 1 200 kilomètres et dans laquelle les sièges de municipalités transformées en bastions par les Russes seront inévitables. De plus, l’Ukraine a par contre le fait qu’une grande partie de ses troupes les plus expérimentées sont épuisées après plus d’un an de combats avec une faible rotation.

Selon les théoriciens militaires, une armée attaquante doit avoir au moins une supériorité de trois contre un sur l’armée en défense. Le général Sergei Melnik, chef de la province de Kharkov, a déclaré le 24 avril dans une interview à EL PAÍS que la contre-offensive de ce printemps exigerait une supériorité encore plus grande, de quatre à six. La Russie renforce ses lignes défensives depuis huit mois et a construit 800 kilomètres de fortifications inédites en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

L’Ukraine se prépare également à un éventuel débarquement sur le front sud, traversant le Dniepr. Cette opération, extrêmement difficile en raison de la largeur du fleuve, nécessite un important appui d’artillerie, des tirs aériens et un grand nombre de véhicules amphibies.

Yuri Ihnat, porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, a averti en mars que sans la fourniture d’avions de chasse américains F-16, le succès de la contre-offensive n’était pas garanti. Washington a jusqu’ici refusé de fournir ces appareils à Kiev en raison de la difficulté de préparer les pilotes et la chaîne d’approvisionnement des chasseurs, mais aussi pour éviter une escalade des tensions avec Moscou. La Pologne et la Slovaquie ont livré cette année plus de 20 MiG-29 (deux escadrons), des avions de fabrication soviétique connus de l’armée de l’air ukrainienne.

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