Zelensky : l’Ukraine réagira fortement si un pays négocie avec la Russie dans notre dos

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a demandé à l’Union européenne, dans une interview accordée jeudi aux médias polonais, d’augmenter sa production d’armes et de munitions pour soutenir l’Ukraine dans la guerre avec la Russie, mais aussi de renforcer sa propre défense, rapporte l’agence EFE. repris par Agerpres.

“L’UE doit être trois fois plus pragmatique et tripler sa production (militaire). Ils doivent produire pour aider l’Ukraine, mais ils doivent aussi produire pour elle, afin que les Russes sachent que l’Europe a davantage (d’armes), que l’Europe peut s’opposer à eux”, a indiqué le président ukrainien.

Cependant, Zelensky a affirmé que “sans l’armée ukrainienne, l’Europe ne sera pas en mesure de faire face à l’armée russe, parce qu’elle est plus nombreuse” et aussi parce que “la Russie a plus d’armes, plus de personnes et est plus cruelle que les Européens”.

“Pas d’accord de paix avec les Russes sans l’Ukraine”

Quant aux négociations de paix avec la Russie, le président ukrainien a assuré qu’actuellement Kiev ne mène aucune négociation avec Moscou, même secrètement, et ne tolérera pas que quiconque négocie avec la Russie sur l’Ukraine sans sa participation.

“Bien sûr, aucun accord avec les Russes ne peut être conclu sans l’Ukraine. Et c’est pour cette raison que l’Ukraine réagira énergiquement si un pays négocie avec la Russie dans notre dos », a prévenu Zelenski.

Il a en outre insisté sur le fait que l’Ukraine avait besoin de garanties de sécurité avant toute négociation. “J’ai toujours demandé quelles sont les garanties de sécurité, car nous pouvons parler d’un cessez-le-feu et de cette manière nous permettrons simplement aux Russes de se préparer à une nouvelle agression”, a expliqué Zelenski.

Il a admis dans cet entretien conjoint avec plusieurs publications polonaises que les troupes ukrainiennes étaient en difficulté sur le front de l’Est, affirmant qu’elles étaient parfois « plus faibles », mais a suggéré que, pour consoler le territoire perdu au profit des troupes russes, le fait qu’elles souffriraient de grandes pertes.

Comment la Russie envisage la négociation des garanties de sécurité

Le nouveau secrétaire d’État américain dans l’administration du président élu Donald Trump, Marco Rubio, a déclaré mercredi qu’une solution négociée à la guerre en Ukraine nécessiterait des concessions de la part des deux parties. Il a fait valoir que le principal problème de l’armée ukrainienne n’était pas l’insuffisance de financement, mais l’insuffisance des forces de combat, et a jugé irréaliste à la fois la possibilité d’une occupation russe de l’ensemble de l’Ukraine et la libération du territoire ukrainien occupé par l’armée russe.

Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré mardi lors d’une conférence de presse que la Russie était prête à négocier des garanties de sécurité « pour le pays qui s’appelle désormais Ukraine », mais que sa priorité dans les négociations futures avec les États-Unis sera de créer un nouvelle architecture de sécurité dans tout l’espace eurasien, avec l’établissement du rôle de la Russie dans le futur système de sécurité européen, après – dit-il – que les puissances occidentales ont utilisé l’Ukraine ces dernières années comme un outil pour affaiblir la Russie, réaffirmant que Moscou s’oppose à l’élargissement de l’OTAN, y compris donc à l’adhésion de l’Ukraine à cette organisation, fortement demandée par Zelensky.