Depuis plusieurs mois, le gouvernement et divers acteurs du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) ont fait de l’amélioration de l’accès aux soins une priorité. Cette démarche vise principalement les professionnels déjà présents dans le réseau, mais qu’en est-il de ceux qui ont seulement un pied dans la porte ?
Actuellement, seulement 25 % des kinésiologues exercent dans le RSSS, et environ 50 des 300 GMF au Québec ont des kinésiologues dans leur équipe. C’est non seulement insuffisant, mais c’est également un obstacle à l’objectif de fournir le bon service, au bon moment, par le bon professionnel !
Rappelons que le kinésiologue est un professionnel de la santé spécialisé dans le mouvement et l’activité physique. Il est également un acteur clé dans la prévention et la gestion des incapacités, des blessures, des maladies, des douleurs chroniques ainsi que des problèmes de santé mentale. Il représente donc un allié important pour une équipe de professionnels de première ligne, notamment les médecins de famille, les infirmiers et infirmières, les nutritionnistes, les physiothérapeutes et les ergothérapeutes.
Parmi les nombreux engagements du gouvernement visant à rendre le RSSS plus efficace, le décloisonnement des professions nous apparaît comme le plus important et, surtout, le plus abordable. Si le réseau développait un « réflexe kinésiologie », ce serait tous les patients qui bénéficieraient de cette initiative, ainsi que le portefeuille collectif. Les données disponibles révèlent également que chaque dollar investi en prévention et en promotion de saines habitudes de vie permet d’économiser 5,60 $ sur les dépenses en soins de santé. En intégrant les 1 700 kinésiologues au RSSS, un investissement de 128 M$ générerait des économies pouvant atteindre 700 M$.
En plus des économies potentielles, le gouvernement améliorerait l’accès aux soins. Les kinésiologues sont en mesure de travailler auprès d’une clientèle variée, tant dans la prévention que dans la prise en charge de maladies chroniques. Ils peuvent épauler les patients hospitalisés ou en réadaptation, ainsi que les aînés qui souhaitent maintenir leur autonomie et ceux qui souffrent de troubles cognitifs ou de maladies dégénératives, sans oublier les jeunes ayant des retards de développement ou un TDA/H, entre autres.
Le ministre de la Santé, M. Christian Dubé, a souligné que « le statu quo en santé n’est tout simplement pas une option ». L’ajout de kinésiologues aux autres professionnels de la santé est un jalon essentiel pour faire de la société québécoise une population plus active, en meilleure santé et plus productive sur tous les plans.
Alors que le gouvernement veut déployer une vision pragmatique en replaçant le patient au centre des priorités, les kinésiologues font partie intégrante de la solution.
Marc-Antoine Pépin, kinésiologue et président de la Fédération des kinésiologues du Québec ; Pierre Lavoie, cofondateur du Grand défi Pierre Lavoie ; Julie Meloche, directrice générale de Fillactive ; Thomas Bastien, directeur général de l’Association pour la santé publique du Québec ; Jean-Pierre Després, directeur scientifique de VITAM – Centre de recherche en santé durable, CIUSSSCN ; Corinne Voyer, directrice de la Coalition québécoise sur la problématique du poids ; Martin Juneau MPs, MD, FRCP, cardiologue à l’Institut de Cardiologie de Montréal ; Danny Gaudreau, kinésiologue spécialisé en exercices thérapeutiques et président de l’AKKOMQ.
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